L'actualité de la crise : À LA RECHERCHE DE PETITES MARGES DE MANOEUVRE, par François Leclerc

Billet invité

Croissance, le mot magique est revenu au premier plan de l’actualité : Mario Draghi l’a prononcé en évoquant un « pacte pour la croissance » inédit ; il a fait son entrée dans la campagne électorale française ; un dîner informel imprévu des chefs d’État et de gouvernement pourrait lui être consacré en juin prochain.

Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne, a pourtant douché les espoirs en s’en prenant aux « demandes schizophrènes » des marchés qui exigent simultanément rigueur et croissance, car les Européens n’ont « quasiment aucune marge de manœuvre pour faire de la relance ». En tirant comme conclusion que « les réformes structurelles feront la différence dans la durée » et que « il n’y a pas de formule magique ».

Pourtant, si débat à nouveau il y a, c’est que le sentiment se développe parmi les dirigeants européens qu’il faut faire quelque chose, mais quoi ? La décision de Standard & Poor’s de dégrader de deux crans la note de l’Espagne vient de sonner comme un nouvel avertissement. L’adoption à la va-vite par le parlement hollandais et par une majorité improvisée de nouvelles mesures d’austérité n’efface pas le choc qu’a créé la chute du gouvernement et, en général, la crainte occasionnée par la montée du « populisme » en Europe. Ni les inquiétudes relatives à la baisse de la croissance chinoise, hier présentée comme allant tirer celle du monde entier.

Quoi qu’en dise la BCE, qui a voulu rectifier le tir devant l’ampleur des réactions suscitées par la déclaration de Mario Draghi, celui-ci a créé une ouverture tout en réaffirmant le fond de son discours habituel : la croissance est indispensable mais il faut la trouver grâce à des réformes structurelles. Angela Merkel n’a pas manqué de le réaffirmer, ainsi que Mario Monti, qui voudrait bien y ajouter un petit quelque chose. Tout en répétant que « l’Europe doit continuer d’éviter des politiques qui donnent l’impression de relancer la croissance de manière éphémère », procurant des « résultats illusoires », il a appelé à des investissements dans les secteurs de l’énergie et dans les infrastructures, car les réformes structurelles « ne sont pas suffisantes en elles-mêmes ». José Manuel Barroso et Mario Monti tentent de trouver un compromis en publiant un communiqué commun dans lequel ils affirment que « la croissance doit se faire en se concentrant progressivement sur la compétitivité et non en augmentant les niveaux d’endettement » ajoutant que « la rigueur budgétaire devrait aller de pair avec des investissements ciblés, afin de stimuler la compétitivité et de favoriser la demande à court terme ». Des mots, à ce stade !

Michel Barnier, le Commissaire européen au marché intérieur, a de son côté estimé que « si nous voulons que cet agenda de régulation et de gouvernance réussisse [le traité en voie de ratification], il faut qu’il soit compris et soutenu par les peuples, donc on doit l’accompagner d’un agenda de croissance ». En excluant toute mesure de relance budgétaire et en rappelant que la Commission est favorable à la création de « project bonds » – des euro-obligations au nom masqué destinés à financer des infrastructures – ainsi qu’en faisant appel à l’initiative de la Banque européenne d’investissement. Se situant ainsi sur le même terrain que François Hollande et les principaux points de son projet de mémorandum.

Alain Lamassoure, le président de la commission budgétaire du parlement européen, ne s’y est pas trompé en s’exclamant à propos des mesures préconisées par François Hollande « Tout ça pour ça ? », au diapason des réactions de perplexité bruxelloises que celles-ci ont suscité, car elles ne font que reprendre les propositions connues de la Commission, comme l’a remarqué l’un de ses porte-parole.

S’agirait-il donc de l’une de ces écumes politiques qui se payent de mots ? D’une tentative de trouver des points d’appui pour négocier des marges de manœuvre dans un contexte qui n’en dispense pas ? Difficile de nier qu’il y a de cela, mais faut-il s’en tenir à cette seule clé d’analyse ? La « schizophrénie » dont font preuve les investisseurs et que déplore Herman Van Rompuy n’en est pas moins établie. En voulant tout et son contraire, ceux-ci n’apportent aucune solution à l’échec patent de la stratégie qui est poursuivie mais n’en expriment pas moins la nécessité.

Alors que se prépare le sauvetage des banques espagnoles, Mario Draghi réclamant la constitution d’un organisme européen dédié à cette mission, les analystes financiers s’interrogent à propos des fonds de la BCE restant disponibles – sur les mille milliards d’euros injectés – qui permettraient aux banques de continuer à soutenir les émissions espagnoles et italiennes dont les taux montent à nouveau. Selon leurs pointages, il semble que l’État italien, dont le programme de refinancement de la dette est le moins avancé et les besoins les plus importants, ne soit pas dans la meilleure posture. Mario Draghi ne pouvant pas si rapidement remettre le couvert avec un troisième round massif de prêt, une autre solution doit donc être dégagée, reposant sur un financement public. Une perspective que le porte-parole d’Angela Merkel, Steffen Seibert, vient de repousser en niant tout projet, groupe de travail européen ou négociation à cet égard.

Comment briser ce cercle vicieux, qui veut que les banques et les États en s’aidant mutuellement ne font que s’enfoncer ? Par la croissance ? Comment la financer alors qu’il se confirme que les banques restreignent le crédit, toutes préoccupées par la diminution de la taille de leur bilan, l’accroissement de leurs fonds propres et la satisfaction de leurs besoins de refinancement ?

On est pourtant loin de la reconsidération stratégique qui s’imposerait. Celle qui a été adoptée conduit irrésistiblement à une récession de longue durée, considérée comme un mal regrettable mais nécessaire par ceux qui se drapent dans le réalisme. Comment espèrent-ils sortir de ce tunnel ? Grâce à une nouvelle compétitivité résultant de la diminution du coût du travail, cette terrible expression à qui il ne manque que l’ajout du qualificatif « vrai », qui est venue rejoindre celle de la fatalité de la destruction des emplois.

L’invocation de la croissance est un geste de plus et de trop. En ce sens que, prétendant définir une stratégie alternative, elle n’est pas plus réaliste que l’actuelle. D’un certain point de vue, les dirigeants allemands n’ont pas tort en mettant l’accent sur la contraction prioritaire de la dette, mais ils sont dans l’erreur à propos des moyens qu’il faut employer et dans le déni quand ils ne parlent que de la dette publique. Car ils sont les premiers à financièrement soutenir leurs banques, comme vient de le mettre en évidence Eurostat.

Ce n’est pas seulement le financement de la croissance qui est en question, c’est sa nature. Mais les deux sont liés, car reposant sur une redistribution de la richesse. Celle-ci devrait prioritairement résulter d’une réforme de la fiscalité, touchant notamment aux revenus financiers, ainsi qu’à des mesures interdisant aux entreprises et établissements financiers l’accès aux paradis fiscaux afin qu’ils n’échappent pas à l’impôt. En créant du pouvoir d’achat et en le dirigeant vers la satisfaction de besoins criants, on soulagerait d’autant les finances publiques tout en garantissant un modèle social devenu variable d’ajustement.

Fin mars, l’Espagne connaissait un taux de chômage de 24,44 % et de 52 % chez les jeunes. Ce matin, les taux obligataires espagnols et italiens grimpaient tandis que celui de l’Allemagne baissait, signe également de crise montante. Le gouvernement allemand vient d’assurer l’Espagne de « sa confiance et son respect »…

165 réponses sur “L'actualité de la crise : À LA RECHERCHE DE PETITES MARGES DE MANOEUVRE, par François Leclerc”

  1. Si j’étais le chef de l’état:
    Je visiterais 3 villes par jour.
    J’aurais un train spécial blindé équipé de 3 hélicoptères circulant à 300 km/heure , je verrais les préfets et tous les corps dans chaque gare , mon gouvernement serait dans ce train , les décisions seraient immédiates et adaptées à chaque ville.
    Je vivrais en permanence dans ce train avec mon gouvernement.
    J’enverrais beaucoup de fonctionnaires et chomeurs à l’étranger pour prospecter.
    Je ferais des transferts de fond des recettes d’une région à l’autre.
    Je serais au courant de toutes les recettes à la journée.
    J’impulserais une dynamique visible dans la rapidité de mes déplacements.
    je créerais une capitale en pleine campagne avec son aéroport , sa gare et au milieu des autoroutes.
    Pas une journée sans avoir gagné plus que dépensé par mon pays.
    Toutes les situations acquises seraient remises en cause.
    Au bout de 3 mois mon pays aurait changé d’allure , les entreprises auraient retrouvé la prospérité , les habitants seraient satisfaits.

      1. Tous les peuples cherchent un chef révolutionnaire intègre qu’ils puissent acclamer et qui les mène à la victoire , pas des calculateurs de comptes électoraux , tripatouilleurs et affairistes.

      2. Ces propos me rappellent des scènes du film « Docteur Jivago » de David Lean où l’on voit un responsable politique bolchevique genre commissaire du peuple se déplacer en train .

      3. « Souvent un dictateur est un révolutionnaire qui a fait carrière. Souvent un révolutionnaire est un bourgeois qui ne l’a pas fait. » Marco Denevi

      1. Et alors personne pour comprendre que la bonne gestion d’un pays se fait sur le terrain au plus proche des habitants et entreprises et non depuis PARIS ??????????????

    1. Le problème c’est que vous dites « je » alors qu’il faut dire « nous », pour le reste la décentralisation est préférable à n’importe quelle acrobatie ferroviaire :).
      Mais ce n’est pas seulement la décentralisation des organes du pouvoirs, mais aussi la décentralisation du savoir, de l’information….

  2. Ce n’est pas seulement le financement de la croissance qui est en question, c’est sa nature. Mais les deux sont liés, car reposant sur une redistribution de la richesse. Celle-ci devrait prioritairement résulter d’une réforme de la fiscalité, touchant notamment aux revenus financiers, ainsi qu’à des mesures interdisant aux entreprises et établissements financiers l’accès aux paradis fiscaux afin qu’ils n’échappent pas à l’impôt. En créant du pouvoir d’achat et en le dirigeant vers la satisfaction de besoins criants, on soulagerait d’autant les finances publiques tout en garantissant un modèle social devenu variable d’ajustement.

    Bravo. Mais vous êtes bien l’un des seuls (avec Paul Jorion, Lordon et quelques autres) à tenir des paroles sensées, alors que l’espace médiatique reste tout entier occupé par les Fiorentino et autres Jean-Marc Sylvestre qui viennent inlassablement servir la messe de l’austérité, des réformes structurelles et de la baisse de la dépense publique. Aucun « expert » pour évoquer l’autre manière de revenir à l’équilibre budgétaire par la hausse des recettes fiscales (notamment en récupérant une partie des 10% du PIB passés des salaires au capital en 20 ans). Ah oui, il est vrai que ce serait déplaire aux « marchés » dont ils sont les représentants… Ainsi la boucle est bouclée.

    1. Apparemment des lois existent, mais pas appliquées :

      “L’arsenal juridique qui doit faire échec à l’évasion fiscale est composé principalement, mais pas que, par les articles : 57, 155 A, 209 B, 238 A, 1649 A, … ainsi que par le L228 du LPF qui autorise une procédure particulièrement répressive, puisqu’elle peut se dérouler à l’insu du contribuable, pour peu qu’il ait un compte dans un pays classé en liste noire ou grise…”

      “que ce soit sous des gouvernements de droite ou de gauche, quand dans les services centraux des impôts, un inspecteur se saisit d’un dossier de puissant, son chef de service le lui retire illico presto… Je le sais, car dans ma longue pratique professionnelle, j’ai eu le temps de sympathiser avec des inspectrices qui m’ont toutes dit que cela se passait ainsi, et je n’ai pas de raison de ne pas les croire.”

      http://solutions-politiques.over-blog.com/article-le-faux-debat-sur-l-evasion-fiscale-et-les-paradis-fiscaux-39754086-comments.html

      1. l’article auquel renvoie votre lien évoque les « armes atomiques » du Code Général des Impôts, qui permettraient d’éradiquer l’évasion fiscale et mettre au pas les fraudeurs français. En dépit d’une connaissance de l’auteur des textes dont dispose un vérificateur, cet article est une collection des poncifs habituels : des textes adaptés, des procédures imparables, mais hélas! « quasiment jamais mis en oeuvre depuis 30 ans! ». Pire, lorsqu’ils le sont, c’est toujours à l’encontre des petites sociétés, mais jamais des grandes…ainsi, la BNP n’aurait jamais subi le moindre redressement ! Un vérificateur « se saisit d’un dossier », et son chef le lui retire illico (l’auteur le tient de la belle-mère du fils de la voisine de sa concierge). Et toutes les opérations secrètes des entreprises sont traçables (c’est quoi une opération secrète? parce que si elle est inscrite en comptabilité, elle n’est pas secrète. Le problème étant plutôt la taille de la comptabilité d’une holding, ou bien l’interposition de trois filiales dans trois pays différents entre l’entreprise vérifiée et l’opération d’optimisation dont elle a pu tirer un avantage fiscal…).
        Quelques éléments de contexte :
        Les services centraux de Bercy ne font pas, à ma connaissance, d’opérations de contrôle. Celles-ci sont opérées par les directions départementales, régionales et nationales de contrôle fiscal, dont la compétence est, pour faire simple, limitée par la géographie et le CA des sociétés. Contrairement aux allégations de l’article, les textes répressifs cités sont mis en oeuvre très régulièrement, et ils visent particulièrement les grosses sociétés. Lisez donc les rapports financiers des gros bouzins du CAC, ils en parlent, de leurs contrôles fiscaux, même si c’est rédigé de manière totalement anodine. En voici deux, pris au hasard (http://www.edf.com/html/RA2010/pdf/EDF2010_fin_full_vf.pdf ou bien : http://www.lafarge.fr/04102012-press_publication-2011_annual_report-fr.pdf).
        Pour votre info, pratiquement tous les exercices des plus grosses sociétés sont vérifiés.
        Quant au vérificateur à qui son chef de service arrache un dossier, soyez assuré que la programmation des affaires ne ressemble en rien à l’espèce de far west dont fait état cet article.
        Le contrôle fiscal commence à la programmation, et il ne doit jamais être une expédition punitive. C’est un travail complexe, combinant les approches (comptable, fiscal, économique, juridique). Sur certaines problématiques de type prix de transfert, ce n’est pas une science exacte, on ne se baisse pas pour ramasser les millions, on va plutôt les chercher avec les dents! Sur des problématiques liées aux paradis fiscaux, on croirait à lire l’article qu’un simple coup d’oeil à une comptabilité suffit pour taper les boîtes des millions d’euros qu’elles y transfèreraient. Il reste juste à établir la preuve de ces fameux transferts, et croyez bien que ce n’est pas le plus facile. Sur ce sujet comme sur d’autres, les décisions des tribunaux administratifs détricotent régulièrement, avec plus ou moins de pertinence, le travail des vérificateurs (ce qui n’est pas nécessairement scandaleux dans un état de droit).
        Au bout du compte :
        les textes sont-ils adaptés? ça va dans le bon sens…
        les manières d’aborder le contrôle des multinationales sont-elles les bonnes? il faudrait plus de temps, et des moyens d’investigations plus importants (obligation de remise par les sociétés de leur comptabilité sous forme dématérialisée notamment)
        les etats veulent-ils vraiment s’attaquer aux optimisations fiscales des multinationales? on observe une certaine volonté de femeté (sans doute due à l’état des finances publiques) et des coopérations entre certaines administrations fiscales se dévelopent (ce qui est nouveau). A suivre de près.
        les sevices de contrôle font-ils leur travail? ils font ce qu’ils peuvent, dans un contexte de suppression d’effectifs et de politique du chiffre (nombres de dossiers à examiner en hausse, durée des investigations de plus en plus courte, etc etc)

      2. frédéric

        « (l’auteur le tient de la belle-mère du fils de la voisine de sa concierge) »

        Là, vous déformez outrancièrement, ça commence mal. L’auteur, expert comptable semble t il, écrit que ça lui a été rapporté directement par plusieurs inspectrices.
        Rien à voir avec le folklorique téléphone arabe que vous mettez en exergue pour donner la tonalité de votre commentaire qui en est discrédité plus que renforcé.

        Le mieux serait de signaler vos remarques à l’auteur.

        Ceci dit une de mes sœurs était contrôleur des impots et avait vu des choses assez étranges, il ne s’agissait pas d’une multinationale, mais la société en question malgré pas mal de bizarreries, confirmées par un de ses employés que je connaissais, avait échappé étrangement aux sanctions.

        L’affaire Bettencourt semble montrer qu’il y aurait des collusions entre politiques et milieux d’affaires pour éviter des investigations qui pourraient fâcher.

        Qu’il manque d’effectifs, c’est probable, tout comme la France est en sous effectifs sur le plan judiciaire, bien loin de ses voisins. Les dossiers s’empilent et les délais s’allongent.

      3. @ hema,

        tu n’auras pas manqué de relever que, dans le mois écoulé, la presse a évoqué : la procédure fiscale en cours sur Google (enjeu 100 millions), les menaces fiscales et désormais pénales pesant sur Seillière (enjeu global 200 millions), et les soucis de notre Johnny national (enjeu 9 millions). Ah que finalement, quelques lois semblent s’appliquer, tout de même (et pas qu’en période électorale 😉
        Plus sérieusement, la communication sur les dossiers en cours est en principe gérée de manière beaucoup plus parcimonieuse. Chacun donnera donc à cette publication d’informations tous azimuts le sens qu’il voudra!

      4. @ fnur

        ah, si l’auteur est expert comptable, ça change tout! Il peut affirmer avec le plus grand sérieux que la BNP n’a pas subi le moindre redressement depuis 30 ans.Affirmer que les opérations secrètes sont traçables. Affirme que « les services n’appliquent pas les textes ».
        Vous avez parfaitement le droit de prendre ces divagations au sérieux. Quant à l’outrance, je vous invite à relire le fameux article à tête reposée : peut-être son simplisme vous apparaîtra-t-il. Et si ce n’est pas le cas, nous pouvons même en discuter autour d’un verre si vous avez l’occasion de passer par Paris. C’est avec plaisir que j’évoquerai ces sujets avec vous de manière plus libre qu’ici!
        Bien cordialement

      5. Redressements fiscaux dans le bilan d’EDF (exemple mis en lien par Frédéric)

        L’activité d’EDF est tellement vaste et complexe qu’il y a inévitablement des cas que les lois et les règles comptables n’ont pas prévu. Toute la question est de savoir quel est le rapport de force entre les deux parties quand les sommes impliquées sont importantes, cas qui ne manque pas de se produire…

        Je serais par exemple très rassuré d’apprendre que la Cour des Comptes et les Commissions des finances des deux assemblées disposent de toutes les informations utiles à ce sujet.

      6. frédéric

        « ah, si l’auteur est expert comptable, ça change tout! »

        Ben non plus, pourquoi cette forme de saillie ?

        Si vous avez des propositions meilleures concernant les paradis fiscaux, ce serait plus intéressant de les exposer que de faire des effets de manche.

        Merci pour l’invitation, mais Paris je n’y vais que pour la traverser en allant d’une gare ou d’un aéroport à l’autre via le métro et le RER. Soit 1 heure environ.

        Les villes que je fréquente sont plus souvent Berlin, Francfort, Hambourg, Lausanne ou Munich.

        Si une bière, un vin du Rhin ou un schnaps vous tente…

      7. Etude des paradis :

        Les sources disponibles montrent que les patrimoines sont extrêmement concentrés : d’après ce que l’on
        sait, en France, les 10 % les plus riches possèdent plus de 60 % du patrimoine national. Peut
        être possèdent-ils en réalité 65 % ou 70 % du patrimoine national – dans tous les cas, les
        richesses sont très concentrées.

        http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20111115_Entretien_Zucman.pdf

        Sinon, je trouve un peu risible votre argument de la planification des contrôles qui serait la garantie
        de la fiabilité. Dans d’autres domaines, j’ai constaté le ridicule et l’inefficacité des contrôles planifiés.

        Dans toute procédure planifiée, il a toujours des démons de Maxwell qui savent faire du sophisme sur les règles
        et si ça suffit pas en appeler à la hiérarchie dans un gant de velours.

    2. On peut toujours vouloir redistribuer sur le rapport de fausses distributions de bénéfices issues d’emprunts à la Bernie Madoff, en se basant sur la pyramide de Ponzi, et de la planche à billet des banques centrales a destination des banques privées. (Pléonasme)

      Les prédateurs individuels se servent, s’enrichissent se payent des bonus et hauts salaires, il n’empeche que leur propres banques, leurs propres entreprises sont dans un état lamentable.
      Quand aux cours de bourse, c’est du pipeau, ou les « zinzins » s’en donnent à coeur joie pour tordre les cours dans le bon sens. La Fed fait ça depuis 4 ans…

      En d’autres termes, il n’y a que deux solutions:
      -Le pret direct de la BCE à 1% aux états. Ce qui permettra de dégager de fait des centaines de milliards qui n’iront plus dans la poche des rentiers, mais en direction des investissements publics-privés et une hausse du pouvoir d’achat, avec de l’arret de l’austérité. Quand on arrete de taper sur le crane de l’économie réelle, ca va beaucoup mieux.
      C’est l’évidence. Mais certains hurlent à l’hyper-infation (Les bourges rentiers surtout), je compte déja plein de blogs, pourtant de « gauche » ou anti-système libéral qui croient encore a ce scénario inflationiste: Weimar II…
      -Le scénario présent ici et qui consiste sans le dire, a faire défaut des dettes. Si l’Espagne et l’Italie font défaut, cela veut dire l’euro va plonger. Et certaines banques disparaitre. Catastrophe? Au niveau de la compétitivité de l’Europe ce sera pas mauvais au contraire. Le prix du pétrole? Mais dans toute l’Europe il est très taxé. Il y a une forte marge de manoeuvre pour baisser ces taxes qui ne feraient qu’empecher la croissance. Vaut mieux taxer ailleurs…N’en déplaise à ces idiots d’écologistes et leur taxe carbone.

      Réflechir sur l’austérité et la diminution des dettes, qu’on ne paiera jamais, est illusoire, ça n’a pas de sens. Il était faux et illusoire de croire au néolibéraux qui prétendaient qu’interdire aux états de controler leur monnaie était vertueux.
      C’est pas vertueux, c’est surtout completement débile.
      Le néolibéralisme en plus sous pretexte de croissance n’a fait que diminuer les recettes des états obligés d’emprunter pour survivre. Completement débile.
      Le libéralisme est totalement lamentable, et ce qui arrive est entièrement de sa faute.
      Le nombre d’anerie proférée par la droite ou meme le PS en ce moment (Moscovici, Sapin etc…) est démoralisante. Il n’ont jamais lu ce blog? De qui se moquent-ils?

      On nous balance un Fiorentino « Spécialiste des marchés », et 3 fois condamnés:

      -Le 6 juin 2008, l’Autorité des Marchés Financiers a publié la condamnation à amende de 100 000 euros à l’encontre d’Euroland Finance4.
      -Le 9 juin 2008, l’Autorité des Marchés Financiers a publié la condamnation à un avertissement et une sanction de 100 000 euros à l’encontre d’Euroland Finance d’une part et à un avertissement et une sanction de 50 000 euros à l’encontre de Marc Fiorentino d’autre part5.
      -Le 27 février 2009, l’Autorité des Marchés Financiers a publié la condamnation à un avertissement et une sanction de 50 000 euros à l’encontre d’Euroland Finance6.

      Invité sur C dans l’air pour nous la morale de l’absurdité néolibérale….

      1. Merci de votre participation, votre reflexion est a l image du processus dans lequel nous sommes!

      2. La BCE qui prête directement, c’est souhaitable si il y a des gardes fou, le parlement européen par exemple, pour garantir que les prêts correspondent à des investissements réels, transition énergétique pour baisser la facture pétrolière qui va aller grandissant, impactant la balance commerciale. Les pays du sud de l’UE sont sous développés sur ce plan alors qu’ils ont le potentiel naturel. La filière solaire bat de l’aile en Europe, tandis qu’elle devrait être soutenue.

        La baisse des taxes sur produits pétroliers ne me parait pas une bonne idée. Si les plus pauvres sont pénalisés par cette taxe, alors le mieux est de leur attribuer une allocation compensatrice.

        Les libéraux prétendent qu’il n’y a pas de problèmes, gaz de schistes… Mais le jour où l’exploitation des gaz de schistes, de méthane…, se révèleront être un fiasco en termes de pollutions locales ou globales( réchauffement ), où sera la roue de secours ?

      3. Vous avez raison.
        J’étais très amusée ce matin entendre mes financiers de patron chanter les louanges de Sarko et enfoncer Flambi comme ils l’appelent (avec moultes gestes de flan tremblotants). Sarko en a, lui ! Flambi est un mou, bref, ils ont fait leurs choix.
        J’ai essayé d’aborder l’histoire de la dette, de soulever le problème d’emprunt fait à des banques privée. La réaction a été immédiate, c’est de la folie, que fais-tu de l’inflation ? Tu ne veux pas que nous fassions marcher la planche à billets?
        Ce sont les mêmes qui en 2008,un vendredi, lorsque je leur ai envoyé le lien vers l’article du Monde qui annonçait que les actions de Lehman Brothers dévissaient, m’ont assuré qu’il n’y avait rien à craindre, que Lehman avait des actifs immobiliers considérables. Dimanche, la banque était en faillite.
        Comme disait je ne sais plus qui, ce n’est pas de leur faute, c’est une religion.

      4. Vous avez bien résumé la situation, cependant, vous vous avancez lorsque vous affirmez que :

        Réflechir sur l’austérité et la diminution des dettes, qu’on ne paiera jamais, est illusoire, ça n’a pas de sens.

        Ce n’est pas illusoire du tout. On ne remboursera probablement jamais le principal, certes, mais regardez la boucherie sociale à l’oeuvre dans le but de payer les intérêts ! Cela n’a rien d’illusoire, c’est malheureusement la sinistre réalité. Car ce sont les mêmes classes dominantes qui profitent de la rente et des intérêts de la dette qui donnent le LA de la politique économique. Tout cela, bien qu’absurde et destructeur socialement et économiquement, semble appelé à durer tant que le peuple n’aura pas renvoyé ses élites. Le marxisme et la lutte des classes reprennent aujourd’hui corps alors que l’idéologie libérale s’effondre en se montrant dans sa réalité crue : l’exploitation avide et sans limite du corps social par une petite oligarchie au service du capital. Il arrive aujourd’hui à l’Europe ce qui est arrivé dans les décennies précédentes à l’Amérique latine puis à l’Afrique sous le prétexte fallacieux d’aide au développement. Mais la réalité derrière ces concepts a toujours été la même depuis le « consensus de Washington » : exploitation forcenée, pillage des ressources, par le biais des « ajustements structurels » exigés par le FMI ou la Banque Mondiale en échange du roulement de la dette…

    3. Toujours d’actualité :
      http://www.youtube.com/watch?v=eK3o0O46j68

      Merci à François Leclerc pour la pertinence de son analyse, et pour les conclusions qui s’imposent : Taxer les fraudeurs les plus riches plutôt que diminuer le coût du travail.
      http://la-france-contre-la-crise.over-blog.com/article-l-evasion-fiscale-si-chere-a-nos-elites-103165081.html

      Même chose en Grèce
      http://www.letemps.ch/Page/Uuid/4f38b054-5d92-11e1-aa40-50db110c06c1/La_Gr%C3%A8ce_renforce_ses_outils_contre_l%C3%A9vasion_fiscale

  3. 90 % de la population mondiale aurait intérêt à :

    -> une restructuration des dettes
    -> un nouveau système monétaire international
    -> une redistribution de la richesse.

    Mais 10 % ne le veulent pas, ce sont ces dix pour cent qui tiennent fermement les commandes et sont protégés par un blockhaus invisible. .

    Que peut on faire ???

    1. Bien que me refusant à une telle éventualité, j’en viens à me demander s’il ne faut pas descendre dans la rue de façon très… comment dire ? … affirmée (litote).

      La raison pour laquelle je refuse ce scénario est que nous risquons d’être peu nombreux.

      1. Tant que nous descendrons dans la rue, les puissants n’auront rien à craindre… Le jour où nous monterons dans les étages des gratte-ciel des magnats de la finances ou des hôtels particuliers des exploiteurs en tout genres, à ce moment-là les puissants trembleront et nous aurons peut-être une chance de reprendre le pouvoir et d’avoir un autre futur que celui qu’ils nous promettent.

      1. Mais c’est insupportable ! Vous n’osez pas l’exposer ! Mais c’est l’avenir qu’on nous prépare si on ne fait rien qu’on ne pourra bientôt plus exposer tant il sera indescriptible !

        Je revois encore cette vidéo des indignés à Wall Street passant devant un balcon où des financiers boivent le champagne tout en regardant ces manants défiler ! Cela sent tellement la révolution imminente ! On aurait dit une scène de la Tulipe Noire avec Gérard Philippe, au moment où l’aristocratie va assister à une pendaison et où… je vous laisse retrouver l’extrait.

      2. Moi aussi j’ai une petite idée et je l’expose:
        Si tout le monde, en signe de protestation, paie ses factures d’énergie 2cents trop peu, enverra-t-on des huissiers ? Des rappels ?
        Pour être efficace l’action devrait être massive.

      3. Je vous rappelle que c’est moi, « le naïf », mais je n’aurais jamais pensé à une mesure aussi violente !! 😉

    2. @ edith

      Mais 10 % ne le veulent pas…
      … Que peut on faire ??

      Aux peuples européens de leur rappeler la légitimité de la Démocratie, par l’expression directe de la souveraineté populaire. Avant tout, cette Initiative Référendaire Populaire Européenne doit être la garantie fondamentale des « libertés publiques ».
      La souveraineté européenne appartient aux peuples européens qui l’exercent par ses représentants et par la voie du référendum.
      Le champ référendaire européen doit appeler chaque citoyen à élargir la « Sphère du Nous ».
      L’initiative de ce projet référendaire devra être présentée à nos élus, jusqu’aux Présidents…
      Dès lors, sans vouloir piéger quiconque, on verra clairement qui est contre nous et qui est avec nous !
      Sachant que la constitution de cette expression directe, venant de la base, ne sera pas antinomique de la souveraineté nationale, car l’évolution des peuples va de pair avec l’évolution des nations. Il nous faut donc nous organiser et nous rassembler autour de solutions et autour d’un grand projet politique européen, qu’il nous reste à statuer par l’autodétermination.
      Enfin, beaucoup contestent l’abaissement de l’union européenne devant la pression des Oligopoles, quand il s’agit de délibérer sur des sujets sensibles touchant à leurs intérêts. Publiquement et contradictoirement, un appel à un référendum européen pour la sauvegarde et l’épanouissement des libertés publiques, dans l’enceinte de nos nations conjointes, sera le premier angle de la pierre angulaire et irremplaçable de notre égalité reconnue de citoyens libres et responsables devant cette Loi commune et toujours fraternelle.

      1. Paroles, paroles, paroles.
        Du chaos qui s’annonce naîtra un nouvel ordre plus consensuel, s’il reste quelque chose à ordonner.

  4. Je viens de lire sur Boursorama:

    Net ralentissement de la croissance aux Etats-Unis au premier trimestre

    D’après le petit Nico qui continue à s’attacher au pouvoir comme une sangsue, la crise est finie, enfin son ex-ministre de l’économie qui est devenu présidente du FMI depuis, avait aussi dit en 2007 que le plus gros de la crise est derrière nous. Encore un autre indice qui montre que la crise est finie et que tout repart, la bourse continue à monter malgré les très mauvaises nouvelles.

    Le monde est en train de marcher sur la tête ? Mais non pas du tout puisque ont vous le dit !

  5. Bonjour à tous (tes).

    « montée des populismes » dites-vous et je vous rejoins pleinement.
    Mais derrière l’impasse systémique de l’économie, n’est-ce pas la démocratie représentative qui est également en passe de faire la culbute?
    Il faudra bien pourtant nous débarrasser des chaines (comme vous le faites avec brio ici avec le concours des internautes), des peurs et angoisses qui nous empêchent de réenchanter le monde dans un réel partage, la liberté (et pas cette tolérance qui n’est finalement qu’un pis-aller), l’imagination, la coopération, l’émulation plutôt que sans cesse le monde des carnassiers qui nous enlève ce qu’il y a de plus majestueux dans l’être humain.

    Longue vie à votre site car le jour où il devra se mettre en berne pour des raisons indépendantes de leurs fondateurs, je crois bien que je devrai m’exiler dans votre pays natal Monsieur Jorion, enfin s’il existe encore…sinon je trouverais bien chaussure à mon pied.

    Salut et fraternité.

  6. D’un certain point de vue, les dirigeants allemands n’ont pas tort en mettant l’accent sur la contraction prioritaire de la dette, mais ils sont dans l’erreur à propos des moyens qu’il faut employer et dans le déni quand ils ne parlent que de la dette publique. Car ils sont les premiers à financièrement soutenir leurs banques, comme vient de le mettre en évidence Eurostat.

    C’est là qu’est l’os le plus énorme, le secret de la puissance allemande à la Pyrrhus.
    Ils peuvent encore se payer ce luxe mais plus pour longtemps au train où ça va.

    Mais de quoi ont-ils tous peur ?
    Pourquoi sont-ils tous dans le déni ?
    Par manque d’imagination ? Par croyance qu’ils vont s’en sortir mieux que les autres (qui ?) ?

  7. Merci de cet excellent billet, François!

    Hollande et la gauche ou le centre européens devrait arrêter de demander la « croissance » et surtout la croissance a base d’ infrastructures: sauf dans quelques « nouveaux états membres » et quelques régions on a trop d’infrastructures qu’on ne peut pas mantenir. Est-ce qu’on n’en a pas assez des stades olympiques grecques abandonnés, des villes fantôme en Espagne? On n’a pas besoin d’hopitaux vides, mais d’avoir le droit d’aller chez le médecin sans payer. On n’a pas besoin de croissance, on a besoin de JUSTICE. Il faudrait, comme dit Laroutourou dans son livre, partager le travail, et pas créer des heures de travail pour produire des choses dont on n’a pas besoin.

    Et on laisse l’extrême droite être presque seule à le dire. C’est un suicide

    1. Vous avez aussi la possibilité de soutenir un rassemblement de gauche en France, socialiste et écologiste, le Front de Gauche, qui a deux partis frères, en Allemagne, Die Linke et tout nouvellement, en Belgique, le Mouvement de gauche.

    2. Exactement, Colomba !

      Et pour être complet, on pourrait peu-être décréter comme priorités de croissance et de notre avenir sur terre quelques évidences : la biodiversité, la dépollution, l’énergie propre, les relocalisations, la santé, l’éducation, un toit digne pour tous, la justice, etc…

      Ce sont là des chantiers qui mettraient des décennies à nous occuper et qui permettraient une croissance raisonnée et utile.

      Des stades, arff, arff, j’en ris encore !

  8. Au delà de la crise financière engendré par l’évasion fiscale, nous traversons une crise de société. Celle du consumérisme occidental à tous crains appuyée par l’utopie d’une croissance infinie de la consommation.

    La cupidité des marchés, des industriels qui ont délocalisé en Chine voit le cycle productiviste atteindre le paroxysme de son modèle de variable d’ajustement sociale en occident.

    La croissance des pays émergents et principalement dû à l’Euro fort, comme à son époque l’USD qui ont permis de réduire les prix d’achat via l’écart de change. Dans le même temps, les financiers ont compensés l’inflation salariale des pays émergents par la variable d’ajustement sociale en Europe. Ce qu’ils comptent bien continuer à faire grâce à l’austérité budgétaire et la privatisation des derniers secteurs publics en Eruope. L’objectif est d’inverser la tendance salariale par rapport aux pays émergents (Chine +20% de hausse salariale, début de revendications sociales… 2010/2011).

    Quand à l’Europe et sa prétendue déficience « de productivité » , celle-ci est impactée par un Euro de 30 à 40% supérieur à l’USD. Ce qui rend ses produits invendablent à l’international.

    Pour conserver l’Euro, et l’USD souverain dans les échanges, les marchés attaquent l’Europe sur la dette (qui à l’origine n’est pas uniquement dû au modèle social, mais aussi à l’hérésie Européenne dans le financement des nouveaux pays entrant, un élargissement incontrôlé et sans réelle contrepartie ni contrôle des subventions, d’autant qu’aux plans de relances exigés pour maintenir la consommation Européenne au bénéfice de la production dans les pays émergents (déficit extérieur), et le maintien d’une politique laxiste des règles d’échanges internationaux ne protégeant aucunement l’Europe.

    Et si dans ce modèle, l’Allemagne s’en sort. C’est qu’elle a fait le choix de se situer stratégiquement en amont son modèle économique (forte production industrielle locale (bénéfice de l’Euro sur l’achat des matières premières) et choix stratégique dans le domaine des machines outils entamé à la fin des années 80, qui permet de se situer en amont des pays émergents).

    Quand à la France, elle s’est fourvoyé dans le secteur des services financiers en délocalisant massivement ces activités productrices. De plus, au delà de cette erreur. nos élites ont favorisés les transferts de technologie vers les pays émergents. Transfert de technologies qui ont été largement financés par des dégrèvements d’impôts… Qui ont autant alourdies notre dette, qu’ils ont favorisé le défaut de recherche et développement pour les pays émergents et les coûts qui y sont liés, rendant beaucoup plus rentable leur production et accélérant leur niveau de maitrise technologique au détriment des dettes Européenne. Et ceci sans effort.

    Bref ! La situation actuelle est autant du à la cupidité des marchés, qu’à celle des politiciens complaisants (présomption d’innocence oblige ;-). Les uns et les autres étant autant intéressé par le maintien des paradis fiscaux. (voir « la city de Londres finance en eau trouble » pour plus de détail)

    Le réveil va être douloureux ! Mais pour qui et jusqu’à quand ?

    1. Merci pour ce bilan , exact et precis a mon sens, et comme vous dites le reveil va etre douloureux…mais pour certains , il a deja eu lieu!
      le reveil ou l eveil ?

  9. La croissance ne se décrète pas. Les discours de nos oligarques européens sont pitoyables. La croissance , c’est la résultante de toute une série de politiques appropriées.
    Il ne peut pas y avoir de croissance avec l’actuel système monétaire européen, lequel ne favorise qu’un seul pays, l’Allemagne.
    Il ne peut pas y avoir de croissance tant que le rôle des banques ne sera pas strictement limité au financement de l’économie.
    Il n’y aura pas de croissance sans une décote des dettes publiques pour l’ensemble des pays de l’Euroland.
    Il n’y aura pas de croissance tant que nous n’appliquerons pas la règle du « fair trade » aux importations .Etc.

  10. Il y a des alternatives pour autant que on sorte des dogmes néo-libéraux.
    Plusieurs exemples récents le prouvent.

    L’Argentine , l’Islande, l’Equateur sont des exemples de pays à la direction desquelles se trouvent des personnes ou des populations …couillues(excusez moi Madame Kirchner , mais vous prolongez efficacement l’action entreprise par votre mari.)

    La question de la légitimité des dettes publiques se pose.
    La Banque Centrale de l’UE peut être dissoute…
    Si d’aventure , pour réussir à libérer les pays de la dictature de la finance , il est nécessaire de conduire en prison quelques banquiers ou hommes politiques obséquieux, alors …haut les coeurs.

    Le premier Ministre Islandais doit rendre des comptes actuellement.

    Il se peut qu’un ex-futur Président ait bientôt des comptes à rendre à la justice, à la suite de la perte de l’immunité.

    Le 6 mai est une date importante pour l’Europe , non pas tellement par ce qui va se passer en France , mais en Grèce(élections législatives).
    L’oligarchie avait prévu un gouvernement d’unité nationale, intégrant les charlatans de droite et les charlatans de gauche.
    Or les intentions de votes cumulées de ces » deux groupuscules « est inférieur à 20 %.
    A suivre…

  11.  » En créant du pouvoir d’achat et en le dirigeant vers la satisfaction de besoins criants, on soulagerait d’autant les finances publiques tout en garantissant un modèle social devenu variable d’ajustement.  »

    En créant du pouvoir d’achat, donc de consommation, sans créer du pouvoir de production locale des richesses consommables, on envoie la croissance vers les pays producteurs. C’est ce que la France fait depuis trente ans.
    Créer de la croissance demande d’abord de mettre en place des capacités de production adaptées à la demande (aux besoins), et seulement ensuite de penser au pouvoir d’achat. Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. Ce n’est pas démagogique car il se passe fatalement un délai « de rigueur » entre le début de la mise en place des arbres et celui où ils commencent à porter leurs fruits.
    Les prélèvements fiscaux, certes indispensables (pour investir judicieusement), qui n’aboutissent pas à des investissements réellement utiles (c’est à dire débouchant sur des productions commercialisables et consommables) ne sont que de la redistribution au bénéfice final des producteurs étrangers, ce n’est pas cela qui peut fonder une croissance.
    Les erreurs enchaînées avec entêtement depuis plusieurs décennies, chez nous et ailleurs, ont des conséquences suffisamment évidentes qui devraient ouvrir les yeux.
    Un débat est nécessaire, certes, mais c’est sur la répartition des charges immédiates et des bénéfices ultérieurs de la croissance … quand ils existeront.

    1. Ne pas confondre croissance et balance commerciale ! Par ailleurs, du pouvoir d’achat pourrait aboutir à l’amélioration de l’habitat, à un accès aux soins inaccessibles, à l’amélioration du sort des personnes âgées, ou encore à une meilleure nutrition des enfants (et des adultes)…

      1. @ François Leclerc

        Vous proposez de consacrer des liquidités sous forme de pouvoir d’achat à la satisfaction de besoins criants. Je ne peux que rendre hommage à une si bonne intention. Effectivement, il y a fort à faire.
        Si ces liquidités sont prélevées sur les revenus du reste des Français, soit directement par des prélèvements fiscaux, soit indirectement pour financer les intérêts et les remboursements de la dette d’état, ce n’est alors que de la redistribution. On ne peut pas parler de création de croissance.
        Ces besoins criants étant satisfaits, où vont aller les liquidités ainsi dépensées ? Une partie en salaires et achats nationaux, une partie en achats à l’étranger de biens consommables ou de services.
        Après ce premier tour de piste, ne restera donc en lice pour notre économie qu’une partie des liquidités injectées. Ce pouvoir d’achat résiduel, après un premier écrémage au bénéfice des producteurs étranger sera remis sur le marché des achats pour un deuxième tour de piste et un deuxième écrémage. Rapidement une grosse part va s’évaporer à l’extérieur et ce d’autant plus vite que les salaires et allocations concerneront des consommateurs de produits à bas prix.
        Est-ce que cela va apporter de la croissance ?
        Les fournisseurs nationaux présents au premier tour vont avoir momentanément un job. Ensuite que feront-ils ? Le reste des revenus nationaux étant déjà affecté ailleurs, il n’y a pas de raison qu’il se réaffecte maintenant à leur fournir un emploi. Quand bien même cela adviendrait, ce se serait en creusant ailleurs dans le volume de l’emploi un trou pour boucher celui-ci. L’effet sur le chômage ne sera donc que momentané, le temps d’épuiser un bref effet d’aubaine. Il ne restera plus qu’à renouveler l’opération Ce n’est pas financer la croissance, c’est financer la redistribution.
        Les fournisseurs nationaux concernés pourront-ils profiter de cet effet momentané d’aubaine pour investir dans de la croissance de leurs activités ? C’est déjà très douteux car, en l’occurrence ils auront travaillé probablement sans aucune marge. Quand bien même ils le feraient, soit ils développeraient leurs activités sur le marché national et accroîtraient la concurrence sur ce marché, déjà défavorable à nos compétiteurs, soit ils prendraient des positions à l’étranger (la question de la balance commerciale montre le bout de son nez). Malheureusement, je ne pense pas que les pays étrangers vont importer de chez nous des accès aux soins inaccessibles, des soins aux personnes âgées ou de la nourriture de qualité pour personnes démunies. Sils étaient intéressés, ils l’auraient déjà fait.
        Le seul domaine où un petit effet de croissance pourrait être espéré, ce serait au niveau de l’habitat à condition de développer un savoir-faire ou des produits très innovants et exportables.

        Je persiste à penser que ce que vous proposez n’est que de la solidarité sociale forcée. Je n’en nie pas la nécessité, bien au contraire dans certains domaines, mais encore faut-il savoir aux dépens de quoi et de qui elle doit jouer.

        Ce n’est pas tout. Après un tel exercice, une bouffée de liquidités utilisables en France va se retrouver dans des pays étrangers, que ce soit en euros ou en francs si l’Euroland éclate. A quoi serviront-elles. A nous acheter des créances d’Etat ? Dans la situation de crise actuelle c’est douteux ou alors à un prix élevé. La charge de la dette sera encore plus insupportable.
        Cela peut servir à acheter des biens ou des parts de sociétés en France. Nous avons déjà perdu une grande partie de nos atouts et en disant cela je pense plus à Arcelor qu’au PSG ou au George V. Dans beaucoup de sociétés réputées françaises, le poids des capitaux étrangers pèse considérablement sur les épaules des dirigeants. Nos savoir-faire brevets et même équipements industriels sont dans des passoires percées. PSA a commencé à lâcher.

        Le seul moyen d’éviter cela est d’équilibrer nos importations par des exportations.

        Vous allez peut-être me dire que tant que la balance des comptes est équilibrée, il n’y a pas péril en la demeure.
        L’écart avec la balance commerciale est compensé en partie par les capitaux qui viennent racheter nos morceaux de choix par petites ou grosses tranches. Elle est aussi équilibrée par la hausse des prix des biens durables comme l’immobilier. Un appartement de luxe acheté à Paris par un étranger 4 M€ il y a 2 ans et revendu 5 M€ aujourd’hui à un autre étranger, c’est 1000 k€ de plus au compteur. La spéculation se porte bien. Elle est indispensable pour contenir l’inflation que les liquidités (en particulier scripturales) prodiguées inconsidérément grâce aux crédits divers provoqueraient sans elle (et les évasions de capitaux). Le problème est que cette hausse des biens durables renchérit le coût des investissements productifs et ce n’est pas très bon pour la croissance.

        Pour ma part, je suis donc absolument convaincu que la croissance ne peut pas exister durablement sans une balance commerciale équilibrée. C’est nécessaire mais pas suffisant. Le gonflement du PIB par des artifices comptables (cf. le billet précédent) est un aveuglement volontaire.

        La solidarité nationale est impérative, certes, mais nous sommes sur le Titanic (c’est à la mode). Ce qui nous guette, c’est de nous noyer tous ensemble cramponnés les uns aux autres pendant que les grosses fortunes internationales prendront le large sur leurs chaloupes. Nous n’avons plus guère de temps pour fabriquer des radeaux avec les moyens que l’on peut récupérer.
        Ou alors je suis exagérément pessimiste et tout ira bien grâce à un changement de majorité.

        Recevez mes salutations.

  12. Les demandes des marchés ne sont pas schizo, elles sont perverses.

    Il s’agit d’une double contrainte, arme préférée des pervers pour rendre leur victime complètement dingue.
    C’est une arme de choix en harcèlement managerial. En harcèlement tout court.

    Il ne faut jamais perdre de vue que celui qui use et abuse de la double contrainte ne le fait pas pour soumettre. Il le fait pour détruire.

    1. Non, les marchés sont là pour faire du pognon, et à ce titre sont pragmatiques : si les Etats, à force de cures d’austérité sur le modèle grec, tombent tous en récession nécessitant des restructurations de dette à grande échelle, tout le système financier et tous ses acteurs tombent comme un château de carte en 3 jours. Comme ils se rendent compte que c’est ce qui se profile, après les 53 % avalés en Grèce (pas trop dur à digérer), ils changent le fusil d’épaule : une bonne relance keynésienne de la croissance, c’est la seule alternative qui ne remette pas en cause le fonctionnement du système, donc la seule envisageable.

      1. Julien Alexandre

        tout le système financier et tous ses acteurs tombent comme un château de carte en 3 jours.

        C’est justement là que je voudrais savoir pourquoi ils ne soutiennent pas le système « bancor ».

        Est ce qu’ils ont un intérêt financier à ce qu’une majorité de gens soient ruinés avant que d’y passer, car on y viendra et ils le savent bien.

        Seules les conditions pour eux ne sont pas encore réunies, d’où ma question, quels intérêts trouvent ils à ce que l’on (le monde) tombe dans le gouffre ?

        1. @ Edith

          Le bancor n’est qu’un élément de la refondation du système qu’il convient d’opérer. Mais qui dit changement à ce niveau là dit changement de système, et donc incertitude quant à la capacité à faire du fric dans les conditions selon les nouvelles règles de fonctionnement. Raison pour laquelle (sans oublier bien sûr le rôle prépondérant des Etats-Unis dans le maintien du dollar comme monnaie de référence) le bancor ne bénéficie pas d’un appui inconditionnel.

      2. Avec l’épuisement des ressources, surtout des énergies fossiles ça va être intéressant à suivre…

        La civilisation industrielle capitaliste est bel et bien dans une impasse. Elle va faire comme toutes les civilisations avant elle, elle va mourir après un déclin qui a déjà commencé.

      3. @ Julien Alexandre

        « le pragmatisme des marchés »

        Un philosophe-mathématicien dont j’ai oublié le nom a écrit:
        « Le pragmatisme n’est guère que la forme conceptualisée d’un certain retour à l’animalité ».

        Il paraît que les traders ont deux manettes « buy » et « sell » qu’ils agitent toute la journée.
        Il y a des vaches en stabulation libre chez mes voisins. Elles ont aussi deux manettes (le terme n’est pas très adéquat pour des vaches): l’une pour avoir de la nourriture, l’autre pour avoir de l’eau. Quand elles sont repues elles s’allongent et ruminent. Alors que les traders…

      4. a julien alexandre
        mais il me semblait que la croissance ne se decrete pas et que les marges de manoeuvre soient bien faibles.
        il y a comme une odeur de fumée , ne pensait vous pas que l incendie risque de prendre bientot?

      5. Si tu as raison, c’est la preuve définitive de l’infantilisme de cette entité et de l’obligation absolue qu’il y a de lui accorder autant de crédit et de pouvoir qu’à un enfant.

  13. @ Paul Jorion

    Nous sommes nombreux ici à nous demander comment rendre les partis (et leurs candidats) moins indigents en termes de propositions et d’imagination.

    Voici un article sur Atlantico qui propose une solution : ICI
    A noter que ce n’est probablement pas la seule voie possible (on aura noté la pensée unique de l’Allemagne prise en exemple).

    Qu’en pensez-vous ?

    1. Et donc les partis se reposeraient sur de « think tanks » pour déterminer la meilleur politique.
      Mais qui déciderait de la composition de ces « think tanks » ?
      Et, dans ce cas, à quoi les partis politiques serviraient-ils encore ?

      Non, si l’humanité n’a globalement pas évoluée (ce que j’incline à penser) la décadence et la barbarie coexisteront un temps, comme par le passé.
      Puis la seconde prendra naturellement le dessus et engendrera le chaos.
      Et les contraintes environnantes obligeront comme toujours à l’instauration d’un nouvel ordre social (qui sera sans doute l’adaptation d’un modèle ancien).
      La décadence étant visiblement mondiale, barbarie, chaos, et contraintes, le deviendront bientôt.
      L’humanité étant toujours plus pressée et plus puissante, tout devrait-être en même temps plus rapide et plus violent que les fois précédentes.
      Qu’en sortira-t-il ? ? ? ?

  14. Croissance, croissance, croissance ! Il n’y a pas des hormones pour ça ?
    Comme dit dirait l’autre : « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant Croissance ! Croissance ! Croissance ! mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. »
    Il faudrait s’interdire le mot « Croissance ». Pourquoi pas le mot « Equilibre », comme le suggérait le rapport Meadows ?
    Un « pacte d’équilibre » (économique, social, environnemental, etc.), ç’aurait une autre tête qu’un « pacte de croissance » !

    1. « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant Croissance ! Croissance ! Croissance ! mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. »

      C’est rigolo, j’ai rédigé un post avec la même sentence hier, mais finalement pas cliqué sur Envoyer

      Cet reprise de Korzybski par de Gaulle me plait assez ;O)

  15. LES « GRANDES MARGES DE MANOEUVRE »

    La croissance est un sujet trop sérieux pour qu’on le laisse aux mains des économistes. Tel est le constat que l’on devrait faire en se référant à l’histoire:

    Ce n’est qu’à partir des années cinquante que la notion a fait son apparition dans les milieux économiques. Jusque là, le dogme libéral imposait de voir « l’équilibre général » en économie comme l’équilibre statique étudié par Walras et qui vit son apogée avec les résultats terminaux de Arrow-Debreu à cette même époque des années cinquante.
    A peine entrevus, ces résultats furent donc battus en brêche par la constatation que l’économie n’est jamais en équilibre, mais sujette à un constant mouvement de croissance sous l’effet de la créativité humaine: nouvelles inventions, nouvelles possibilités et nouveaux produits sécrètent une nouvelle productivité, de nouvelles consommations et de nouveaux besoins. Cet accroissement, qui s’accompagne nécessairement de création monétaire pour être consommé, était jusqu’alors suffisamment imperceptible pour n’être considéré qu’à l’échelle des siècles, sous le nom ancien de progrès.

    Comment le mesure-t-on ? Par l’augmentation du PIB (parfois plus finement, par quelques autres critères additifs spécifiques à l’éducation, la santé, etc.).
    En divisant par le nombre d’habitants, l’évolution du PIB par habitant donne une idée de l’augmentation de productivité humaine.
    On constate, depuis 1975-1980, et plus nettement à partir des années 1980, que la rémunération salariale moyenne n’est plus proportionnellle à cette productivité, soit par le nombre d’où le chômage, soit par le nominal d’où la paupérisation des travailleurs et l’endettement privé. La part de l’État et des services publics ne suit pas davantage, d’où la paupérisation des États et l’augmentation des dettes publiques.
    Voir, à ce sujet, la quatrième courbe dans:
    http://www.marianne2.fr/Depuis-30-ans-les-salaires-baissent-sauf-au-sommet_a183144.html
    Où passe donc la différence ? Certainement pas dans la poche des vrais innovateurs qui sont le plus souvent des chercheurs, ingénieurs ou techniciens salariés des secteurs public et privé.
    Elle se retrouve sous la forme d’accumulation du capital dans les dividendes aux actionnaires, les primes aux grands patrons, les bonus des traders, etc. Lorsque l’un d’eux se trouve un tant soit peu « novateur » au titre commercial ou managérial, la presse spécialisée en fait grand cas, au point d’en faire l’égal d’un prix Nobel ! Ce fut le cas récemment avec Steve Jobs à qui l’on attribua l’invention de la « souris » qui était en fait un brevet existant, issu d’un concurrent… Parallèlement, ces rémunérations par l’accumulation du capital atteignent plusieurs dizaines de fois le prix Nobel chaque année pour les interessés ! Cherchez l’erreur…

    De fait, on oublie de plus en plus que l’accumulation détournée de la productivité humaine par l’appropriation pure et simple de sa plus-value n’est autre que le sujet central mis en évidence dès le XIXe siècle par Marx dans « Le capital ».
    Sa croissance accélérée ne vient aujourd’hui qu’en exacerber les effets, visibles de tous !
    Et ce ne sont pas les « petites marges de manoeuvre » brandies en dernier ressort par François Hollande ou celles, encore plus limitées, de Mario Draghi qui changeront significativement le cours des choses.
    Quand on pense que Marx écrivait dans « Das Sozial Demokrater », on est bien obligé de constater que la doxa néolibérale a fait son oeuvre…

    1. Il faudrait aussi parler de la décorrélation des prix et des rémunérations en Europe du fait des délocalisation et du recours à l’endettement privé pour compenser ce différentiel, des manipulations statistiques de l’inflation, des mécanismes de prix psychologique …

      Il en va de même des gains de productivité depuis les années 30 (machines outils, informatique…) qui sont loin d’être compensés par la croissance et la création d’emploi dans une mondialisation de la main d’oeuvre.

      Quand à l’informatisation galopante et l’arrivée de l’informatique intelligente, celle-ci va sonner le glas des classes moyennes auquel on assiste aujourd’hui.

      L’Europe a souhaité être bâtie sur le modèle Américain de l’endettement des particuliers (super-consommateur) sans réfléchir que culturellement (guerre du XXe siècle) les Européens sont par nature psychologique plutôt prévoyant et épargnant.

      Que pour compenser cette particularité, l’avènement de l’Euro et de l’inflation sournoise engendrée, n’ont été mis en place que pour la compenser au niveau international, puisque dans le même temps aucune protection commerciale de la zone Euro n’a été acté sérieusement.

      Le modèle capitaliste de la destruction créatrice (modèle d’après guerre) n’est plus corrélé à la réalité des exigences matériels, mais aussi des réalités écologiques.

      Quand à la répartition de la valeur ajoutée, elle n’a cessé de décroitre en défaveur du travail. Toutefois, une redéfinition de cette réalité au niveau international est impossible par rapport aux contraintes écologiques et au modèle de consommation occidental.

      La seule alternative est la décroissance par une réduction drastique du temps de travail pour tendre vers l’autosuffisance.

      Ce qui est loin d’être l’apanage de nos élites conservatrices d’un modèle capitaliste éculé qui a corrompu à l’aide de politique clientéliste et des financiers l’efficience du modèle, d’autant qu’ils ont abusé pour se faire des doctrines Keynésienne appliqués à tour de bras pour maintenir ce modèle.

      Ce qui nous amène à la situation actuelle, au même titre que l’endettement des particuliers a engendré les subprimes aux US.

    2. Petite précision additive à mon commentaire:

      Les diverses primes des grands patrons, bonus des traders, etc. sont autant de formes d’interessement au profit des actionnaires qui ont été salarisées, de sorte que leur formidable accroissement à la fin des années 90 apparaît faussement sur les courbes comme une inflexion favorable aux salariés.
      Sans parler des stock-options.
      Ces points ont été étudiés en détail par Michel Husson sur son hussonet disponible en ligne.

      De la différence de progression entre salaires et productivité, dont il est question dans le lien ci-dessus, il faut donc retenir qu’elle est bien passée du travail au capital.

  16. la rigueur budgétaire devrait aller de pair avec des investissements ciblés, afin de stimuler la compétitivité et de favoriser la demande à court terme

    – la rigueur budgétaire devrait aller de pair avec des investissements ciblés: ça c’est quand t’as vraiment plus un flèche …
    – stimuler la compétitivité: aux J.O pour une médaille ça fonctionne …
    – favoriser la demande à court terme: t’espère que ceux qui se sont fait restructuré la chetron puissent encore lâcher une main de la branche par laquelle ils tiennent au dessus du vide pour satisfaire un achat urgent …

    des mots comme vous dites.

  17. Mario Draghi l’a prononcé en évoquant un « pacte pour la croissance » inédit

    Quand va-ton enfin nous lâcher la grappe avec la croissance.
    Le plus pugnace des chefs d’États européens, un certain « N.S. » devait aller la chercher avec les dents. Il s’est cassé les dents. Bien fait.
    Perso je suis ravi qu’il n’y ait plus de croissance. Ras les bol des productivistes de droite comme de gauche. Quand je vois ces « pauvres » chinois s’extasier au salon de l’auto de Pékin sur les gros 4 x 4 et les grosses berlines, c’est à gerber.
    Quand va-t-on inventer le XXIè siècle ? Quand va-ton produire local et arrêter de consommer tout et n’importe quoi. Va-t-on attendre la dernière goutte de pétrole ? Ma petite fille aura 90 ans en 2100 et la température moyenne du globe aura augmenté de 4 à 6 ° C, la mer aura monté de 5 m ou plus, et je ne vous parle pas des tempêtes et autres inondations, vous connaissez la liste (déforestation, perte de biodiversité, pollutions, acidification des océans, surpopulation…). Et on continue à nous parler de croissance.
    Ils sont devenus fous, sourds, aveugles et cons. C’est pas nouveau mais la croissance de la connerie, à un certain point, ça devient très dangereux.

    J’ai cru lire en diagonale que PJ préparait un prochain livre sur les solutions.
    J’attends ça avec impatience et lucidité.

  18. Dans les traités, la BCE est INDEPENDANTE et ne tolère pas de recommandations sur ces décisions de la part des gouvernements. Son objectif est la lutte contre l’inflation et non la croissance ou le plein emplois. Pourtant son directeur, M. Dragi, ne se gène pas pour faire des recommandations aux gouvernements pour accroitre la croissance:
    http://www.lepoint.fr/economie/mario-draghi-veut-relancer-la-croissance-europeenne-par-des-mesures-structurelles-25-04-2012-1455082_28.php

    Dans les traités, la BCE finance les banques privées qui, ensuite, font ce qu’elles veulent avec cet argent. Pourtant, l’europe aimerait savoir ou va cet argent:
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/04/26/bruxelles-veut-savoir-ce-que-les-banques-ont-fait-des-1-000-milliards-d-euros-de-la-bce_1691641_3234.html

    Ces faits illustrent parfaitement que tout le monde essaye de contourner les traites europeens qui sont mal fichus. Mais personne n’ose revenir dessus. La BCE est donc indépendante quand ca l’arrange et les banques privées sont responsable de leur argent sauf quand elles en perdent.

  19. Ne serait-il pas plus logique de modifier les statuts de la BCE ? Inclure le bon fonctionnement de l’economie dans ses statuts et faire une banque publique directement financée par la BCE pour savoir exactement ou va l’argent.

  20. Croissance, le mot magique

    La croissance sur le long terme est tout bonnement non tenable. Si le PIB mondial avait existé au temps du Christ, et qu’il ait augmenté de 2% par an jusqu’à aujourd’hui, alors il aurait été multiplié par 1,6 10 puissance 17, soit 1,6 que multiplie 1 suivi de 17 zéros. Ou comme élément de comparaison autant de secondes qu’il y en a depuis le commencement de l’Univers, il y a 15 milliards d’années.
    Donc la croissance telle que nous la connaissons, il faudra tôt ou tard, et plutôt tôt que tard l’abandonner et passer à autre chose, car notre planète est tout bonnement finie et ses ressources aussi. Les hommes/femmes politiques en sont-ils seulement conscients, mais il est vrai qu’ils ne voient pas au delà de quatre ou cinq ans: c’est un gros problème.

    Ni les inquiétudes relatives à la baisse de la croissance chinoise, hier présentée comme allant tirer celle du monde entier.

    La croissance chinoise aussi aura un temps…

    la croissance est indispensable mais il faut la trouver grâce à des réformes structurelles

    C’est n’importe quoi, la croissance telle que nous la connaissons est terminée, du moins pour les pays riches.

    il a appelé à des investissements dans les secteurs de l’énergie et dans les infrastructures

    Dans les énergies renouvelables, et les économies d’énergie ???

    la croissance doit se faire en se concentrant progressivement sur la compétitivité et non en augmentant les niveaux d’endettement

    Est-ce à dire en ramenant le niveau de vie moyen des européens au niveau de vie de celui des chinois moyens ???

    Grâce à une nouvelle compétitivité résultant de la diminution du coût du travail

    Jusqu’au niveau du coût moyen en Chine ou en Inde ???

    Ce n’est pas seulement le financement de la croissance qui est en question, c’est sa nature

    Ca c’est une remarque des plus pertinentes: qu’est qui doit croître, qu’est-ce qui doit décroître ???
    Il faut décarboner et dénucléariser notre économie, en investissant dans les économies d’énergie. Et cesser les gaspillages.

    interdisant aux entreprises et établissements financiers l’accès aux paradis fiscaux afin qu’ils n’échappent pas à l’impôt

    Ca c’est pas gagné !!! Alors on ne peut que s’inquiéter pour notre modèle social.
    Sans protectionnisme aux frontières de l’Europe et contrôle des flux financiers vers les paradis fiscaux notre modèle social ne peut que continuer à se déglinguer. Pas besoin d’avoir fait la London Business School, car le chômage ne peut qu’exploser et les rentrées fiscales plonger comme actuellement en Espagne. Et donc les dettes augmenter, ce qui entraîne des politiques d’austérité, qui entraînent la récession, qui provoquent plus de chômage, etc…
    Alors toutes ces déclarations « au sommet », ce n’est que de l’enfumage. La pauvreté va continuer à se développer en Europe.
    Dans une économie de marché ouverte mondialisée, les BRIC s’enrichissent mais au dépend des anciens pays riches, il faut qu nos dirigeants l’assument puisque c’est la conséquence de leurs choix de tout déréglementer, privatiser et mettre en concurrence.
    Dans un monde ouvert et fini, ce que gagne l’un l’autre le perd, c’est le principe des vases communicants.
    Il y a quelques inconvénients, comme le retour en force de l’extrémisme nationaliste de droite, mais visiblement ils considèrent que cela fait partie des dégâts collatéraux. C’est le prix à payer pour la mise en pratique des politiques ultra-libérales.
    Le nationalisme extrémiste, raciste, et xénophobe est pour eux préférable à l’extrême gauche, car il ne remet pas en cause la propriété privée des moyens de production, c’est le principal après tout.
    Mieux vaut s’en prendre à des boucs émissaires, que de réduire les inégalités dans la répartition des richesses. C’est vieux comme les sociétés humaines.

    1. Croissance, le mot magique

      Bien sûr la politique de croissance n’a aucun avenir…. Cependant elle a quelques vertus.

      – Soulager les peuples qui subissent l’austérité
      – Desserrer l’étau de la fascisation galopante que l’on subit.
      – Rendre le défaut sur la dette incontournable, ce qui est la seule solution permettant de sortir du fameux cadre et éviter la grande catastrophe politique qui s’annonce.

      1. Il y a un autre angle d’attaque, une fois que l’on a pris conscience du fait que le gâteau à se répartir n’est pas infini.
        C’est de réduire les inégalités dans la répartition des parts, autre façon d’éviter les catastrophes politiques, économiques et sociales que vous évoquez.
        Mais il faudrait, et c’est moins politiquement correct et plus facile à dire qu’à faire, que le nombre de convives arrête de croître de façon exponentielle.
        Dans ce dernier cas l’éducation devrait être le levier prioritaire, même si ses effets ne sont qu’à moyen et long terme.

      2. @Macarel

        Vous prêchez un convaincu.

        Mais il y a aussi la réalité politico-électoraliste que l’on subit, et ça sent rudement mauvais en ce moment.
        Rien n’interdit d’utiliser des biais pour détruire le système sans subir les foudres d’un populisme nauséabond.
        Puisqu’aucun politique n’a le courage de faire défaut, on peut rendre le défaut incontournable par un hyper-sur-endettement sous prétexte d’une relance économique.
        Le défaut généralisé étant pour moi le Graal de la remise en question de la propriété privée et l’explosion du cadre actuel.

      3. Plutôt que de forcer les capitalistes d’Europe – plus conservateurs et plus économes sauf dans leurs entreprises coloniales – à partager, les partis sociaux-démocrates ont choisi, avec l’appui de beaucoup de citoyens, le modèle de croissance US basé sur l’exploitation à outrance des ressources.

        Ça semblait plus efficace mais on approche des limites de fonctionnement de ce modèle, le virage est très difficile à prendre.

  21. Quand je lis que les propositions de François Hollande ne font que reprendre les propositions connues de la Commission Européenne, ça montre à quel point le volet (anti) social ne sera pas oublié.

    Mais à quoi ça sert alors de voter puisque c’est la Commision Européenne, ce chantre du libéralisme hayekien, qui est le cerveau de toute l’opération?

    1. « QUOI QU’ON FASSE, CE SERA LA MÊME CHOSE ! »

      11 mars 2012

      « Or vous savez sciemment que quelle que soit la manière dont vous votiez : pour l’un des candidats qui se retrouvera au second tour, ou pour un autre, dans un vote de protestation d’extrême-gauche, d’extrême-droite, ou par un vote blanc, ou même que vous vous absteniez entièrement de voter, tout ça n’a aucune importance parce que le résultat sera le même : vous aurez élu activement, en votant pour lui, ou passivement, en laissant quelqu’un d’autre être élu, un candidat qui, ou bien appliquera immédiatement le programme d’une « Troïka » quelconque (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) ayant oublié – pour autant qu’elle l’ait jamais su – ce que le mot « démocratie » veut dire, ou bien appliquera, « à la Mitterrand », ce même programme six mois plus tard, après un « courageux » baroud d’honneur. »

      1. Si on le laisse décider vous avez raison. Mais on considère que les élections sont la première pierre d’un édifice de contestation politique à étendre de pays européen en pays européen, cela peut-être autrement. La commission est un pouvoir humain pas divin (fatalité), elle n’arrive a imposé ses vues que parce qu’elle coupe le problème en tranche par pays, avec l’aide (volontaire ou involontaire)des marchés financiers….Si nous sommes tous sous le même ordre juridique émanant d’un groupe d’institutions nationales et européennes travaillant en réseau alors c’est par la base que nous devons prendre le problème. Les diversions du monde médiatique traditionnel finiront bien par céder ne serait-ce que sous le poids des problèmes quotidiens…

      2. Monsieur Jorion, parmi les problèmes que peuvent rencontrer les pouvoirs publics, il y a le problème du financement de l’action publique, de mon point de vue vous avez parfaitement fait le tour de la question (à quand le prix nobel??). Quelques uns se dédouanent de leurs responsabilités fiscales et donnent quelques miettes à des nouveaux riches pour maintenir l’équilibre et ne pas être directement considéré comme cible.( vous évoquiez plus radicalement le système de redistribution horizontal bismarckien et plus récemment l’assurance vie).

        On pourrais par exemple considérer le chef économiste de chevreux soit comme un pantin imbécile à la solde des puissants, soit comme un agent cynique satisfait des quelques deniers qu’on lui offre. Beaucoup de financiers sont fatalistes et se disent  » de toute façon autant se servir avant que tout s’écroule » cela me fait penser au mouvement « Punk » et sa devise « no future ». Si les financiers raisonnent de cette façon peut être devons nous leur donner comme certains punks pas plus de 40 euros par semaine , se serait rigolo qu’en dites vous?

        Dans tous les cas plus ils sont nombreux, plus l’équilibre est renforcé. Pour les autres  » du pain et des jeux!! », ils regardent Vincent lagafe et ses jeux débilisants conçus par des cocaïnomanes , jean pierre pernault qui au lieu d’expliquer les rapports de forces et mécanismes qui conduisent à une augmentation du prix du carburant va réaliser un micro trottoir au pied d’une pompe pour écouter madame bonpoil dire  » oh ben zute alors, l’essence est plus chère » c’est du très grand journalisme , on explique pas les problèmes et ça permet de cacher le fond et de gagner du temps.

        Donc sans rentrer dans les détails, les problèmes sont le manque d’accords mondiaux sur la suppression des paradis fiscaux et la collaboration avec ces derniers, la complexification des produits financiers qui les rends incontrôlables et incompréhensibles par monsieur tout le monde ( monsieur tout le monde qui n’ose rien dire de peur de passer pour un con, ce dernier cumule haine et colere et finit par voter marine le pen ou autre un énervé avant de passer à l’acte physique). La volatilité des flux financiers qui empêchent de créer des programmes d’innovation et de développement dans de bonnes conditions, la soif de rentabilité des fonds quel qu’ils soient et qui obligent les mandataires sociaux à licencier et sabrer des actifs avec des rentabilité même à 1 ou 2 % par nécessité d’une « croissance à deux chiffres ». La mondialisation sans cadre combiné à l’exigence de rentabilité à court terme qui oblige les sociétés à privilégier la croissance externe , plutôt que le développement d’innovations internes (qui nécessite plus de temps). L’oligarchisme et l’élitisme qu’on peut retrouver à toutes les époques de l’histoire qui fait qu’une idée est meilleure émanant d’un  » fils de » que d’un prolétaire…
        La capitalisme sous sa forme actuelle ne permet pas d’allouer les ressources nécessaires au développement des entreprises, on préfère plutôt spéculer sur des valeurs sans réalité pour gonfler les bilans avant que tout ne s’écroule. Et nous tous, de l’ouvrier au chef d’entreprise nous devrions payer les erreurs de personnes qui gagnent encore de l’argent de leurs erreurs.

        Suis je dans l’erreur? 🙂

        Il est difficile de dresser une liste exhaustive des dysfonctionnements de notre économie et de son aspect financier, je pense que vous êtes mieux placé pour en concevoir l’esprit et en faire la synthèse.

        Mon billet se focalise sur une question sur laquelle j’ai eu un désaccord avec un de mes experts comptables. Les experts comptables sont la colonne vertébrale de l’économie, dans un jeu de cartes je le nommerais le « valet » mais comme le pensait Kennedy , nous n’avons pas besoin de techniciens nous avons besoin de personnes capables d’imaginer ce qui n’a encore jamais existé, les solutions aux même problèmes sous de nouvelles formes.

        Si nous réglons le problème du financement, comme nous l’avons fait a certaines périodes de l’histoire il faudra passer à l’action économique, or je suis navré de constater que lorsqu’un gouvernement lance une action il procède à l’incitation fiscale. Ce n’est pas suffisant.
        Il manque à chaque fois une politique budgétaire, des subventions…
        Si vous incitez uniquement les ménages fortement imposés à consommer ou investir de telles ou telles manière, que faisons nous de l’ensemble de la population qui ne paye pratiquement pas d’impôt, comment pouvons nous via une politique fiscale créer une demande de masse?

        Or nous avons besoin de cette demande de masse pour créer les conditions d’une offre de masse. L’offre de masse est nécessaire car elle permet les économies d’échelles. Le coût marginal est toujours décroissant, donc en produisant plus pour plus de monde on diminue le coût unitaire et de facto on augmente les marges. C’est dans ce sens que l’économie peut être prospère. Mon expert comptable comme l’UMP me dit que le crédit d’impôt est suffisant , qu’en pensez vous?

        L’offre de masse permet de réduire les coûts donc les prix, et il existe donc une démocratie de fait en rendant les biens de consommations accessibles à tous sans passer par le crédit!!!( on peut y intégrer la notion d’écologie sans aucun problème).

        Je pense que l’incitation fiscale est nécessaire au début d’une politique économique pour inciter les plus riches à acquérir des biens peu éloignés du prototype et encore très coûteux et qu’elle doit être suivie d’une politique budgétaire pour aboutir à une offre de masse.
        Qu’en pensez vous?

      3. Non, non ! Hollande va faire comme Mitterrand le contraire de ce qu’il avait promis.

        C’est vrai que comme il est au centre il risque de tomber du côté où il penche.

        Finalement tout dépend du point de vue où on se place par rapport à l’idée qu’on s’en fait.

      4. @ jon duff 28 avril 2012 à 14:35

        Or nous avons besoin de cette demande de masse pour créer les conditions d’une offre de masse. L’offre de masse est nécessaire car elle permet les économies d’échelles. Le coût marginal est toujours décroissant, donc en produisant plus pour plus de monde on diminue le coût unitaire et de facto on augmente les marges. C’est dans ce sens que l’économie peut être prospère

        Vous avez parfaitement raison en ce qui concerne la production et la consommation de masse, mais sur quelle durée? Pensez-vous que notre capital commun, la terre avec ses richesses naturelles matérielles et vivantes, est inépuisable et qu’il y en a pour toute l’éternité en en consommant de plus en plus ?

        http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm

        Pensez-vous à vos arrières petits enfants ? Pensez-vous à ce que la physique va imposer à l’économie et à la politique planètaire, en frappant sans faire de sentiments ?

        La population mondiale a doublé en 50 ans. Les pays développés se sont goinfrés grâce à une production de masse. Ne pensez-vous pas qu’ils sont aux premières loges pour devoir déchanter lorsque la population mondiale va, par manque de ressources, être divisée par deux dans les 50 ans à venir ?

      5. @ JORION

        Oui,vous avez raison, c’est désepérant mais c’est vrai: QUOI QU’ON FASSE, CE SERA LA MÊME CHOSE !

        Et pourtant je m’interroge: n’y a t-il pas une probabilité de plus en plus forte de voir des populations désespérées, aigries, en colère, ayant le sentiment qu’on leur a planté un poignard dans le dos, devenir incontrôlables?
        Pensez-vous que ceux qui dirigent une Troïka quelconque (UE, FMI, BCE…) sont prêts à en prendre le pari, au risque à moyen terme de jouer au moins leur place sinon leur tête?

      6. « Quand la Hollande a spéculé sur la tulipe il y a quelques siècles, certains bulbes de tulipes valaient le prix d’une maison. Cela montre bien que le marché peut déployer de l’énergie dans le sens que l’on veut , même le plus absurde alors pourquoi pas l’écologie, l’humain, le progrès? »

        Je ne suis pas à l’aise à me citer mais c’est un raccourci

        Nous avons besoin du capitalisme comme moteur exploitant la rationalité humaine pour accélérer la marche vers l’écologie.

        Concernant la surpopulation , je me réfère à Malthus, pessimiste incroyable. Là encore pour faire vite, Malthus avait remarqué que la démographie augmentait de façon géométrique et que les ressources naturelles augmentait de façon arithmétique. Vous voyez l’allure des courbes?

        Forcement au bout d’un moment il y a un problème.

        Je vais vous rejoindre sur un constat alarmant qu’a réalisé Claude Bourguignon, agronome expliquant  » nous ne faisons plus de l’agronomie, nous faisons de la gestion de pathologie des sols ».

        Les problèmes agricoles existait aussi au moyen age et se sont les moines qui ont perfectionné l’agriculture, qui ont inventé le concept de jachères.
        L’homme est faillible mais trouve toujours les ressources pour s’en sortir.
        Et je pense que le progrès nous apportera les réponses, plutôt que le défaitisme de la décroissance.

        Par ailleurs, je vous invite à visiter des pays comme l’Ukraine, la Moldavie…. Dans ces pays vous pourrez constater de gigantesques surfaces inexploitées. La terre y est très riche et de nombreuses bouches peuvent être nourries.

        Là encore je pense que notre agriculture est trop concentrée à cause d’un capitalisme mal dirigé. Il faut conserver une agriculture mécanisée, dés-urbaniser lorsque nous aurons réglé le problème de l’énergie. Arrêter de se focaliser sur un équilibre NKP (azote, potassium, phosphate) dépassé. Faire voler en éclats des sociétés comme BASF, Monsanto, Rhone Poulenc, pour redonner le pouvoir aux agriculteurs.
        Investir massivement dans la microbiologie des sols, produire moins en Europe et aux US.

        C’est simple, la théorie économique de Ricardo reprise par de nombreux économistes consistait a dire , pardonnez moi la vulgarisation  » il faut se spécialiser là ou on est le meilleur » . Produire quelques cultures sur lesquelles un Pays est Champion et exporter aux autres qui produiront autre chose. Or on sait pertinemment que la monoculture appauvrit les sols. Peut être que nous devrions épargner l’agriculture de l’économie et déconcentrer l’agriculture dans un premier temps et coloniser Mars dans un second temps (50-70 ans)….

        Prenons un autre exemple, des chercheurs ont observé la feuille de lotus et remarqué son étanchéité, ils veulent industrialiser le concept par la synthèse, je trouve ça mieux que les toits de goudrons ou l’exploitation des mines.
        Encore un exemple, certaines sociétés ont développé des tuiles photovoltaïques, pour que chacun produise soit même son énergie avec son propre toit, c’est beau! (je vous invite a lire le journal « le moniteur »).

        Par ailleurs je constate que les riches consomment bien et les pauvres mangent des graisses hydrogénées des aliments a base d’huile de palme … N’y aurait il pas là une preuve de l’obligation de rentabilité des groupes alimentaires. Là encore produire plus d’une certaine manière plutôt qu’une autre permettra a monsieur tout le monde d’accéder à une nourriture saine.

  22. Messieurs Jorion et Leclercq,
    L’ un d’ entre vous connait-il l’ économiste Singapourien Lim Chong Yah, qui propose d’ augmenter de façon très importante les salaires pour limiter les inégalités et accroitre la productivité et permettre la relance économique?
    ( Selon lui les salaires mensuels inférieurs à 1500 dollars sing. devraient augmenter de 50 % en 3 ans, les salaires intermédiaires, de 30%, et les gros salaires de 15.000 dol. être gelés.)
    Ne s’ agit-il pas la d’ une idée intéressante?
     » Le courrier International » du 26 Avril.

    1. C’est une idée qui était déjà exprimée par John Maynard Keynes dans la théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie (1936).

      Pour faire vite, selon lui, en augmentant les revenus du travail (traites et salaires) des ménages ayant la propension marginale à consommer la plus forte, les flux ainsi distribués seraient de facto réinjectés dans la consommation (et TVA), créant ainsi une demande nécessaire à l’établissement d’une offre.
      Selon lui et je suis profondément persuadé qu’il a raison car je suis moi même chef d’entreprise, une entreprise investit et embauche si et seulement si elle a des commandes et une visibilité sur ces commandes. Vous pourrez toujours baisser par deux le prix du travail cela n’incitera pas à l’embauche si personne n’achète vos produits ou services.

      C’est là que Nicolas Sarkozy mériterais de fermer sa bouche et de retourner à l’école, car c’est une base de l’économie, même des libéraux comme Dominique Strauss Kahn le savent c’est pour dire !!!

      Pour conclure augmenter le coût du travail à un impact négatif sur l’emploi et le chômage qui sont deux variables différentes. En revanche la baisse des coûts n’a pas d’impact significatif sur l’embauche.

      Augmenter les revenus des plus pauvres est donc une solution à la crise (les chinois devraient s’en inspirer).
      Mais ce n’est pas suffisant, il faut préparer les entreprises à répondre à cette demande sinon vous allez faire un remake de 1981- 82. A cette époque tous les commerçants en ont profité mais pas les producteurs car les entreprises allemandes étaient plus compétitives.

      Résultat : les entreprises ayant le princing power ont répercuté leurs coûts sur les prix, les autres sont entrés en difficultés (avec les conséquences sur l’emploi et le chômage que l’on connait). L’inflation a augmenté et poussé Jacques Delors à lancer une série de loi pour arrêter l’indexation des salaires sur les prix et ainsi casser la boucle inflationniste, certains ménages ont été obligé de rééchelonner leur dette sur leurs emprunt immobilier (sur la partie en taux variable). C’est la grande désillusion socialiste qui a foutu une belle claque à la gauche pendant 30 ans et poussé des gouvernements comme celui de fabius et jospin à faire des politiques libérales.

      C’est une erreur!!! Nous avons perdu la bataille mais nous n’avons pas perdu la guerre.

      Pour aller plus loin sur la doctrine de Keynes, nous pouvons parler d’effet de levier.
      Il faut virer tous les dictateurs financiers en place (BCE) et récupérer la souveraineté de la monnaie (avec l’Europe ).
      En effet il faut combiner cette relance par l’augmentation des salaires faibles avec une politique d’inflation maîtrisée, baisser les taux directeurs en emmetant des euros sur le marché. Cela a plusieurs intérêts :

      – Répondre aux riches en dévalorisant leur épargne (c’est moins sanglant qu’une révolution et ça soulage)
      – Financer des investissements publics et non du fonctionnement!!!!!
      – baisser la valeur de l’argent, donc baisser les taux d’emprunt pour favoriser l’effet de levier, qui encourage à s’endetter plus pour produire et gagner plus.
      – baisser les taux à la consommation pour favoriser cette dernière et créer la demande nécessaire à la rentabilité des investissements réalisés.

      L’argent doit être un moyen et non une fin, il faut nationaliser toutes les banques dans le monde et appauvrir et affaiblir l’aristocratie financière pour sauver le capitalisme.

      Et surtout il ne faut pas faire soit l’un soit l’autre, il faut tout faire de manière coordonnée car on parle de macroéconomie, et d’abord nous devons écouter les conseils de paul jorion sur le volet finance.

      Enfin il faut le faire au niveau européen, l’Europe que nous connaissons nous asservit, mais nous pouvons faire une Europe différente, souveraine et socialiste…

      Et arrêter de pourrir le crane des étudiants de fac d’économie (j’ai été moi même été étudiant en économie) avec des théories néolibérales, présenter Keynes sous un autre jour …

      Et surtout, cela n’est pas incompatible avec la notion d’écologie. Les éléments ci dessus exposés sont des éléments économiques qui doivent servir une direction politique.

      Quand la Hollande a spéculé sur la tulipe il y a quelques siècles, certains bulbes de tulipes valaient le prix d’une maison. Cela montre bien que le marché peut déployer de l’énergie dans le sens que l’on veut , même le plus absurde alors pourquoi pas l’écologie, l’humain, le progres?

      1. @ jon duff 28 avril 2012 à 16:58

        je suis moi même chef d’entreprise, une entreprise investit et embauche si et seulement si elle a des commandes et une visibilité sur ces commandes. Vous pourrez toujours baisser par deux le prix du travail cela n’incitera pas à l’embauche si personne n’achète vos produits ou services.

        J’imagine que votre entreprise n’est pas confrontée à la concurrence internationale, sans quoi, vous ne tiendriez pas ce discours.

        Un chef d’Etat doit raisonner en « chef de l’entreprise nationale » et il doit veiller à ce que cette entreprise reste globalement compétitive. L’Europe (surtout au Sud) ne peut pas vivre en autarcie notamment parce qu’elle n’a plus de ressources essentielles dans son sous-sol, et en premier lieu l’énergie fossile et les minerais. En France, nous importons plus de 50% de notre énergie et, rien que pour cela, il nous faut viser à équilibrer notre balance commerciale à moins d’emprunter, ce qui nous est devenu de plus en plus difficile parce que nous n’inspirons plus confiance, pour avoir déjà trop emprunté.

        Nous élirons de bons dirigeants lorsque nous-mêmes nous serons tous en mesure de raisonner en « chef de l’entreprise nationale » dans un marché mondialisé. Il y a un immense chemin à parcourir.

        1. Ah ! jducac, je partage votre déception : voici un entrepreneur, la race à laquelle vous rendez un culte, et le voilà qui dit des choses qui s’éloignent de la représentation saint-sulpicienne que vous entretenez de son métier, de ce qu’il devrait être et devrait dire ! Vous avez raison : remontez-lui les bretelles à ce cuistre ! Apprenez-lui son métier, avant qu’il ne vienne se plaindre ici de sa déconfiture (pourtant bien méritée pour s’être éloigné de votre catéchisme !)

      2. histoire de causer (ou plutôt d’écrire), puisqu’ayant eût une piqure suite à « la race » d’entrepreneur.
        Je devine bien que les discussions face à un mur (on a tous quelques convictions, mais judac à quoi bon inlassablement venir ici et vous opposez à un même schéma, j’ai mes idées, si j’ai besoin de « fighter » ou d’expliquer ma position, je le fais mais là…), c’est juste pour relativiser, ce n’est qu’un blog, un judac (toujours présent, à croire qu’il n’y a qu’ici qu’il faut prêcher) est ce qu’on peut rêver de mieux comme opposition, il reste le même et défend ces idées, dans le réel, c’est malheureusement plus complexe, ceux qui vous approuvent ou ne disent rien, vont parfois contre vos idées.
        (c’est mal exprimé mais voilà)

      3. @ jducac

        Mon dieu quelle perspicacité, les politiques keynésiennes ne sont pas réalisables car nous n’avons pas réglé le problème de l’énergie. Vous nous apprenez quelque-chose là (vous avez le bénéfice de me faire rire).

        En effet dévaloriser notre monnaie nous conduirais à augmenter sensiblement notre facture énergétique. Ce discours on peut l’entendre partout depuis fort longtemps mais ne pensez-vous pas que nous pourrions investir massivement dans les nouvelles énergies plutôt que de faire des cadeaux à des personnes qui n’en n’ont pas le besoin?

        Pourquoi monsieur Sarkozy à cédé des milliards de cadeaux fiscaux à des entreprises sans aucune compensation plutôt que de lancer un vaste plan de reconversion énergétique, alors que la flambée des prix du pétrole s’était déjà amorcé avant sa campagne ? Pourquoi bon sang !! Pourquoi cet ignorant a été élu !!

        En bon Keynésien j’en suis parfaitement conscient voyez-vous, et en ancien militant socialiste j’en suis encore plus conscient. En pleine réunion de section du parti socialiste j’ai osé dire en 2006 que Ségolène Royal était folle de vouloir augmenter le smic sans conditions préalable, imaginez un seul instant tous mes camarades et leurs yeux écarquillés qui me fusillaient du regard.

        Qu’est-ce que l’on attend pour taxer durement la spéculation pour financer ce plan énergétique. Vous critiquez ma position alors que je suis chef d’entreprise, mais monsieur, quels projets pouvez-vous développer sérieusement en 6 mois ou 1 an ?
        Quels projets pouvez-vous mener honnêtement quand on vous réclame 12% de rendement chaque année ? Répondez moi avec la plus grande honnêteté, si vous me critiquez c’est que vous êtes-vous même chef d’entreprise et que vous avez une solution, alors je vous écoute monsieur….

        Des panneaux photovoltaïques sur tous les toits de France, l’hydrolien, le dihydrogène il y a tellement de manière de relever le défi que ça me fait mal au cœur de le dire.
        Regardez à quel point on méprise les chercheurs et les entrepreneurs en France. Je ne vous parle pas des entrepreneurs fils à papa, je vous parle des entrepreneurs qui ne partent de rien, qui ont faim, qui ont une intuition aiguë et une connaissance de la valeur des choses.
        Il y a des milliers d’ingénieurs, de chercheurs et d’entrepreneurs brillants qui sont mal exploités voir inexploités, regardez d’autres pays dans le monde qui investissent massivement dans la recherche, la Corée du sud, les US…
        Elle est là la clef de l’avenir et nulle part ailleurs. Et c’est en dévalorisant l’argent que nous arriverons à valoriser la recherche. Les chercheurs doivent gagner plus que les traders!!!!!

        L’entrepreneur qui innove pour se différencier. Bon sang il ne suffit pas de réaliser des ajustements structurels pour gagner en compétitivité, on vous a appris à réfléchir des fois?
        À observer les gens dans le métro, leur comportement, leurs problèmes. Avez-vous appris à identifier les besoins, à comprendre les mécanismes économiques pour anticiper les usages, aller plus loin que l’anticipation des cours de la bourse…

        Il faut sortir des Gantts, des Tableau de Bord et des bilans, il faut imaginer et construire c’est ça le credo du chef d’entreprise. Si votre conception du chef d’entreprise consiste à faire la même chose que les autres en détruisant davantage l’équilibre social et écologique pour gagner en compétitivité alors dans ce cas allez-vous coucher parce que vous ne servez à rien.

        Créer une entreprise ce n’est pas seulement choisir un statut plus indépendant, c’est engager une démarche d’innovation, de différenciation, de progrès.
        Quand vous allez démarcher un entrepreneur, qu’il soit chinois américain ou russe, vous devez dans votre proposition soit lui apporter un gain d’argent soit un gain de temps soit les deux, c’est la base, avec la confiance.

        Mais ne vous trompez pas, ce n’est pas en exploitant davantage les hommes que le système peut perdurer, mais par la concrétisation d’idées plus productives, par l’innovation technologique.
        Quand vous dites  » J’imagine que votre entreprise n’est pas confrontée à la concurrence internationale, sans quoi, vous ne tiendriez pas ce discours. » Mon entreprise est-elle même soumise à la concurrence américaine et allemande, et je suis quasiment certain que je ne connais pas l’ensemble des concurrents du marché sur lequel je suis. Mais la différence se situe au niveau du service, de la proximité avec le client et de l’innovation permanente. Et c’est cette méthodologie qui me permet de ne pas être ce cuistre en pleine déconfiture.

        Quand à votre vision de ce que doit être le chef de l’Etat je ne vous suit pas non plus. Je pense qu’il faut décentraliser massivement le pouvoir, la connaissance et l’information. Je pense que l’information doit être libre et gratuite, je pense que le chef de l’Etat doit concerter, rassembler et être le médiateur, laisser le maximum de prise de décision à l’échelle locale par des personnes qui comprennent les administrés du terrain.

        Je suis trop stoïcien pour ne pas vomir à vous entendre.
        Pardonnez-moi d’avance.

      4. @ jon duff 12 mai 2012 à 17:04
        Rassurez-vous, je vous pardonne tout. Vous faire rire d’abord, puis vous faire vomir ensuite, il vaut peut-être mieux arrêter l’échange pour éviter une sortie plus désagréable encore.

        Portez-vous bien.

      5. @ jducac

        Cela se passe toujours comme çà quand on me saoule trop 🙂 Mais j’en tire un bon souvenir.

        Mais vous ne répondez pas à mes questions.
        Je crois en ce que je dis, mais j’ai toujours une part de doute car je ne me considère pas supérieur aux autres.
        Dans l’attente de vos lumières…

      6. @ jon duff 12 mai 2012 à 19:04

        Je crois en ce que je dis, mais j’ai toujours une part de doute car je ne me considère pas supérieur aux autres.
        Dans l’attente de vos lumières…

        Et bien je suis dans la même situation que vous. Avant de tirer ma révérence, je ne cherche qu’à mieux comprendre le monde et son évolution, à seule fin de mourir moins idiot.

        En questionnant sur des prises de position qui me surprennent, et en cherchant à faire émettre des arguments et des justifications qui contribuent à en donner les raisons, j’ai la faiblesse de penser que cela peut être utile à tout le monde. A mon interlocuteur, en l’amenant à s’interroger et à approfondir sa réflexion, et aussi à tous ceux qui, comme moi, cherchent à affiner la compréhension des phénomènes qui se déroulent sous nos yeux. Encore faut-il qu’une interrogation ne soit pas d’emblée considérée comme un interrogatoire, comme une mise en cause, une mise en accusation, mais comme la sollicitation d’une assistance permettant de mieux comprendre.

        C’est en ce sens qu’il fallait prendre mon « interpellation » sur votre entreprise. Elle ne se voulait ni policière, ni suspicieuse, ni accusatrice. Tout comme l’était la précédente, plus générale, et à laquelle, certes vous avez répondu, mais peut-être pour l’évacuer et vite passer à autre chose.
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=36384#comment-315207

        Mais vous ne répondez pas à mes questions.

        Alors, si vous êtes prêt à dialoguer, à échanger en restant calme et courtois, même lorsque certains, pour me chambrer plus que vous accabler, utilisent une formule malicieuse telle que « ce cuistre en pleine déconfiture », je veux bien répondre votre première question.

        mais ne pensez-vous pas que nous pourrions investir massivement dans les nouvelles énergies plutôt que de faire des cadeaux à des personnes qui n’en n’ont pas le besoin

        Bien évidemment qu’il faut investir dans la production et les économies d’énergie, tant que les énergies fossiles ne sont pas trop chères, parce que pas encore trop rares et trop coûteuses à extraire.

        Quant à préférer ne pas laisser s’effondrer le système bancaire et donc lui permettre de se maintenir à flot au lieu de s’effondrer, ma religion n’est pas faite.

        Il est certain que l’on n’aurait jamais dû le laisser exercer sa fonction en prenant autant de risques non couverts par des fonds propres suffisants, c’est-à-dire bien supérieurs à ce qu’ils ont été autorisés par les Etats qui connaissaient, depuis 40 ans, le rapport commandé par le Club de Rome.

        Ces Etats, notamment en France, disposaient pourtant de nombreux fonctionnaires et hauts fonctionnaires spécialisés et payés pour ce faire, qui n’ont pas joué leur rôle comme il aurait été souhaitable, dans l’intérêt général.

        On peut d’ailleurs s’interroger si cela ne résulte pas de la mise en marche, chez eux, d’une certaine orientation politique visant à déposséder les plus raisonnables de nos concitoyens, c’est-à-dire ceux qui, sur une vie, veillent à ne pas dépenser plus qu’ils ne gagnent, et qui de se fait, se comportent comme des capitalistes.

        Cette attitude prudente était générale chez les anciennes générations, la plupart issues du monde rural et nées avant la dernière guerre mondiale, mais elle est maintenant ouvertement combattue par ceux qui semblent préférer pousser à l’effondrement accéléré et généralisé plutôt que d’opérer un rétablissement salutaire, viable sur le long terme, même s’il amène des contraintes dans l’immédiat.

        Il semble y avoir division en Europe à ce sujet, entre le Sud et le Nord. Le fait que notre nouveau président ait dit qu’il n’aimait pas les riches, bien que je sois moins riche que lui, ne me rassure pas pour mon pays. En effet, il ne me semble pas que ce soit en faisant la chasse aux riches d’un pays qu’on l’enrichisse, ni en soutenant la consommation en ayant recours à l’emprunt ou les impôts.

        Tout comme un particulier, ou une entreprise, quand un pays veut investir, il vaut mieux, à mon avis, qu’il se serre la ceinture et s’oblige à imaginer des solutions de création de valeur (innovation, investissement productif, formation professionnelle, dont les effets ne sont pas immédiats) plutôt qu’à se laisser aller dans les jouissances d’une consommation qui dépasse sa production et creuse son déficit commercial. C’est pour cela que la TVA anti délocalisation me semblait aller dans le bon sens.

        Comment voyez-vous les choses, sur ces sujets, avant d’aborder vos autres questions ?

      7. @ jicé 13 mai 2012 à 18:42
        Merci pour ces vidéos. J’en ferai bon usage en pensant néanmoins qu’il n’est pas viable, de redistribuer plus qu’il n’est produit. Or, en revenant sur l’esprit de Philadelphie et du CNR, Alain Supiot regarde en arrière, ce qui est très bien, mais insuffisant quand on ne veut y voir que des éléments favorables à sa thèse. Pour voir devant, prévoir, et avoir de meilleures chances de bâtir le futur il faut aussi ne pas occulter la prise en compte des contextes généraux qui peuvent être aujourd’hui plus défavorables qu’hier.

        A ces époques passées, la planète regorgeait encore de richesses (énergies & minerais) y compris en Europe, même au Sud, c’était son capital matériel. Elle disposait aussi d’un capital humain que l’on avait conditionné par l’éducation et l’apprentissage de telle sorte qu’il n’aspirait qu’à travailler, même dur, pour s’enrichir modestement, afin d’être le moins possible dépendant des autres. Par tradition et réflex il pensait à se protéger des aléas du futur en étant économe, en évitant de s’endetter mais au contraire en constituant, selon les moyens qu’il se constituait, un capital pour subvenir aux besoins de ses vieux jours, et transmettre le reliquat à ses descendants.

        En vue de couvrir ces besoins, le CNR a commis l’erreur de mettre en place des systèmes de protection sans aucune capitalisation (alergie au capitalisme), basés sur une redistribution immédiate de prélèvements sur les flux de création de richesse, ce qui les rend très vulnérables aux fluctuations économiques. Le système mis en place s’apparente à un système de Ponzi et, de plus, il a complètement déresponsabilisé les individus qui ne pensent qu’à consommer dans le présent, sans s’obliger à économiser afin d’ investir pour demain.

        C’était l’esprit, à courte vue, de l’après dernière guerre mondiale. Il s’est installé chez les nouvelles générations en Occident, surtout en Europe du Sud de sorte qu’elles ont élu des dirigeants politiques avec un tel état d’esprit qui, dans l’inconscience et l’irresponsabilité, ont endetté leurs pays. Il faut maintenant se serrer la ceinture, car on ne peut vivre sans investir afin d’accompagner l’inévitable évolution du monde. Par la force des choses, il faudra bien investir dans un autre état d’esprit Cela s’opère dès l’enfance, notamment par l’éducation familiale, à condition qu’elle sache tirer d’elle même les leçons de la vie. Il y a un gouffre à combler.

      8. @ jducac

        je vous promet une réponse, hélas j’ai énormément de travail, donc ce ne sera pas aujourd’hui.

        A très vite

      9. @jducac

        je vous avais promis une réponse, la voici

        je passe l’éponge sur notre malentendu, c’est sans intérêt et vous me paraissez être un gentilhomme.

        De ce que je crois comprendre, vous êtes un senior, de l’ancienne génération, qui a travaillé toute sa vie et économisé toute sa vie. Toute création de valeur était basée sur le travail, l’effort et la restriction à la consommation excessive en prévision d’une épargne en cas de coup dur ainsi que pour vos investissement (au sens insee la résidence principale). Un vrai protestant ascétique au sens de Weber, en un mot comme ma grand mère. Ca se respecte.

        En ce qui concerne le système financier en l’état actuel et la question de le laisser mourir dans le but de le reinitialiser ou bien de le soigner en conservant son squelette, la réponse doit provenir de la négociation.

        C’est la même question que le choix entre la reforme et la révolution, seul le destin en décide, entre nous je préfère les reformes qui sont moins sanglantes et passionnées donc plus constructives.
        La majeure partie du temps les révolutions ont été impulsées par des génies et suivies par des abrutis qui l’étaient encore plus lorsqu’ils se matérialisaient sous forme de foule.

        Notre glorieuse révolution de 1789 a remplacé l’aristocratie par la bourgeoisie, tout ce sang versé pour une déclaration des droits de l’homme qui est si souvent violée.

        Entre nous ce qui m’importe ce n’est pas que tel ou tel bourgeois politique se masturbe sur le concept de démocratie, mais plutôt lorsque la démocratie s’observe dans les faits , les rapports de force… Je ne crois pas que la loi ai un impact sur les puissants, taper dans le porte monnaie fait bien plus mal (conjoncturel vs structurel).

        Ensuite vous posez le problème de la solvabilité, puis vous comparez l’Etat à une entreprise ou un ménage comme le faisait notre ancien président.
        Moi aussi quand j’étais adolescent je pensais comme ça et c’était très clair dans mon esprit.

        Depuis j’ai nuancé les choses et j’ai compris que la société ou l’entreprise individuelle ne sont pas de nature altruiste, se sont des personnes morales ou physiques dont l’objet est d’accumuler de la richesse, dans le premier but de survivre puis dans le second but de croitre.

        Un état assure la régulation entre les acteurs et le rééquilibrage des rapports de force, c’est une entité globale qui prend le relais des acteurs privés lorsque ceux ci ne peuvent agir, ou lorsque les enjeux ne sont regulables que par la légitimité du peuple.

        Juridiquement aucune entreprise n’a les pouvoirs économiques de l’état… Un état survit plus longtemps qu’une entreprise, un peuple vit plus longtemps qu’une entreprise, sa capacité d’emprunt n’a donc strictement rien à voir…

        Autre exemple, la société Bull a vendu au régime syrien les outils pour surveiller les rebelles sur l’Internet. Pourquoi? Pour l’argent, pour les actionnaires… Vous imaginez qu’un Etat puisse le faire directement? je ne suis pas naïf bien sur , tout cela est cautionné par le gouvernement, mais ce dernier ne peut le faire en direct car cela pose la question de l’engagement et du cautionnement du peuple.

        Autre notion, si l’état se désengage de ses positions économiques, qui financera ces projets?

        Quel sera l’impact sur la production, l’emploi, la consommation?
        se serait juste catastrophique… Too Big To fail 🙂

        On ne peut pas comparer l’Etat à une entité privée, c’est une erreur d’observation, c’est une vulgarisation qui passe outre les réalités déontologiques, économiques et juridiques.

        Néanmoins il en reste une de réalité…

        L’Etat est déficitaire et endetté, les seuls intérêts de la dette pourrais être utilisés à meilleur escient, nous sommes d’accord. Et dans une optique libérale comme c’est le cas aujourd’hui, toutes choses égales par ailleurs et la création monétaire étant interdite, quand l’état emprunte, les privés peuvent empruntent moins. Tout bêtement parceque les investissement sont financés par la même épargne des ménages.

        OK, que fait on ?

        La TVA antidélocalisation ? Pourquoi pas, cela va servir à toutes les sociétés qui exportent et toutes les sociétés purement productrices. Se serait un bel ajustement qui permettrait de gagner en compétitivité immédiatement d’un point de vue prix. Mais sur quels marchés? Et pour combien de temps? Est ce pour concurrencer l’Allemagne, Le japon? ou l’Asie?

        Car voyez vous, concurrencer la chine avec une masse salariale, vous oubliez…
        Concurrencer l’Allemagne? Ca va être dur, ils sont très bien implantés sur le marché (sur les segments haut de gamme et d’avenir), sont plus compétitifs sur le pré financement, ils ont une tradition industrielle incomparable à la notre et aujourd’hui ils sont sur un piédestal qu’un simple ajustement prix ne résoudra pas (gros travail mercatique à fournir durant des années).
        On peut aussi poser la question de la solvabilité du marché, PSA est en difficulté à cause de ses couts ou de ses ventes?

        J’ai d’autres idées plus efficace, comme par exemple le développement du logiciel libre, la suppression du brevet logiciel. Chaque logiciel est le fruit d’un théorème mathématique, peut on breveter un théorème mathématique? Quand mon charpentier s’occupe de ma toiture, il me vend les consommables et sa main d’oeuvre, peut il me vendre le concept de charpente???

        Mon paysan peut il me vendre le concept de blé comme le fait monsantau? est ce acceptable?

        Le remplacement total des hommes par les machines dans l’industrie comme objectif. L’obligation de faire une année d’étude à l’étranger (UE) pour tous les étudiants à partir de 18 ans.

        Là déjà, vous aurez des élèves bilingues qui se sentiront davantage européens, et qui pourrons faire plus facilement du commerce international. Vous n’aurez plus d’entraves au progrès si vous mettez en avant le logiciel libre, si le protocole de rootage n’était pas libre, l’Internet n’existerait pas et nous aurions un minitel tout pourri et centralisé chez big brother ( tu sais, le pote de george) tout comme votre TV.
        Pour l’autre point, je ne crois pas que nous soyons compétitif face à l’Asie même avec des couts salariaux diminués. Si on veut concurrencer la chine il faut le faire avec des machines, ou alors vous m’expliquerez comment faire travailler les enfants, les femmes enceintes et supprimer tous nos acquis sociaux.

        Je me trompe peut être, mais pour moi les économies de bout de chandelles n’ont pas d’horizon, il faut une dynamique, une ligne de direction à long terme. Les outils fiscaux et sociaux ne peuvent qu’ajuster à court terme…

        Autre chose, numériser l’Etat, et la finance. Franchement quand je vois le pouvoir d’un simple banquier (BTS force de vente qui n’y connait rien) ou d’un fonctionnaire de l’administration, je préfère un site internet efficace pluggé à un bon serveur.

        Si l’on allouait tout l’argent de l’essentiel des fonctionnaires de l’administration dans des budgets dans l’action publique, tout le monde s’en sentirait mieux.
        Un exemple: je préfère cotiser pour toucher le chômage, plutôt que cotiser pour payer quelqu’un qui me dira que je n’ai plus le droit au chômage, vous voyez ce que je veut dire?

        Un autre exemple, les voitures autoconduites, au nevada ils sont en train de les intégrer à la circulation et ça fonctionne très bien, les résultats sont plus qu’encourageants…
        Notre ministère de l’intérieur et de la défense comme tout ministère enregistre des couts essentiellement liés aux traitement des fonctionnaires.

        Imaginez la France, sans chauffeur, que les machines remplacent l’homme au volant, imaginez une france sans accident de voiture. Imaginez une france avec deux fois moins de flics et de gendarmes à vous verbaliser pour des bêtises. Imaginez les économies ….. Elles sont en milliards…

        Imaginez un Etat qui investit (via des participations) dans la création de nouvelles entreprises, dans l’informatique, le hardware, l’électroménager, les nanotechonologies, le solaire tout cela serait soutenu dans un premier temps par un marché intérieur dynamisé par la modernisation de l’état ainsi que la baisse générale des prix liés au remplacement des hommes par les machines et permettrais d’envisager l’exportation d’ordinateur moins chers ou mieux margés que l’ensemble des autres pays. (Le capital s’amortit, pas la main d’oeuvre).
        Imaginez les bilans de ces nouvelles entreprises publiques…. Et le slogan politique : on fait pas travailler les enfants mais on a des idées.

        Imaginez un état qui légalise le cannabis pour mieux le réguler et financer les retraites plutôt qu’un état hypocrite et des dirigeants qui n’osent pas en parler objectivement car ils ont peur de perdre des voix auprès des réactionnaires et des plus anciens qui ont peur de tout…

        Imaginez un Etat qui légalise les maisons closes pour encore une fois gagner des recettes supplémentaires et réguler ces dernières. J’entend par réguler, permettre aux prostituées de poursuivre pénalement leur employeur en cas de violences ou de menaces, d’avoir une sécurité sociale, imaginez ce que l’on gagnerais à être moins hypocrite…

        En france qu’est ce qu’on fait ?

        On a pas de voitures autoconduites, on tape sur les chauffeurs. On a pas de maisons closes, on tape sur les prostituées. On ne légalise pas le cannabis, on tape sur les fumeurs. On a pas d’argent dans les banques, mais on a plein de banquiers qui coutent cher. Les artistes n’ont pas bcp d’argent, mais on a la sacem. On a pas d’argent dans les caisses de l’Etat mais on continue d’ embaucher. Et encore une fois la loi n’est pas suffisante comme réponse, quand on est vraiment riche on s’en fout de la loi, on prend un fiscaliste, un avocat penal… C’est Là et nulle part ailleurs qu’il faut tapper sur les riches.

        Là ou je vous rejoint, c’est qu’il faut faire des économies. Comment ? En supprimant des postes de fonctionnaires et des postes dans l’industrie, en remplaçant ces braves personnes par des machines, de bon algorithmes et de bonne base de données.

        Tout ce que l’on sait faire, il faut tenter de le faire via des machines, je pense que c’est la seule voie de sortie. Mais il faut le faire dans le but de financer notre démocratie de fait, créer les emplois de demain (aide à la personne, programmation, ingénierie,installation maintenance des nouveaux équipements, …..), financer notre nouveau modèle de production dans le respect de l’homme et de la nature.

        Je suis confiant en l’avenir car une chose est sure, c’est que l’Internet est le terreau d’une révolution culturelle, le tremplin de l’élévation intellectuelle du peuple jusque là endormit. Les nouvelles générations comprennent mieux leur monde. Aujourd’hui les enfants vont plus longtemps à l’école, ils intègrent davantage de notions que leurs anciens. Ils savent inconsciemment ou non que l’intelligence rémunère mieux que l’effort. La victoire de l’esprit sur l’esclavage…

        Encore désolé d’avoir mis autant de temps à vous répondre, je travaille énormément.

        Aimablement, J Duff

      10. @ J 16 août 2012 à 18:33 = Jon Duff
        Merci pour cette très longue réponse et aussi pour vous être souvenu d’un échange auquel je ne pensais plus, au bout de deux mois et demi. C’est tout à votre honneur de tenir parole et c’est réconfortant, à notre époque où les bons comportements tendent à se raréfier.

        De ce que je crois comprendre, vous êtes un senior, de l’ancienne génération, qui a travaillé toute sa vie et économisé toute sa vie. Toute création de valeur était basée sur le travail, l’effort et la restriction à la consommation excessive en prévision d’une épargne en cas de coup dur ainsi que pour vos investissements (au sens insee la résidence principale). Un vrai protestant ascétique au sens de Weber, en un mot comme ma grand’ mère. Ça se respecte.

        Vous êtes dans le vrai, sauf en ce concerne « le vrai protestant ». J’ai reçu une mini éducation catholique, comme c’était le cas de la plupart des enfants du bas peuple, dans la région de mon enfance. Je me tiens bien loin des questions religieuses. Je ne pratique pas. Pour le reste, l’essentiel a été donné en réponse au billet que Paul Jorion a émis le 25/03/20009 à l’occasion de la réédition du livre écrit avec G.Delbos sur la « Transmission des savoirs »
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=2486#comment-21164

        Je regrette que vous n’ayez toujours pas répondu à ma sollicitation, lorsque je vous disais ci-dessus, le 28 avril 2012 à 18:41

        J’imagine que votre entreprise n’est pas confrontée à la concurrence internationale, sans quoi, vous ne tiendriez pas ce discours.

        Certes, parmi les très nombreux sujets que vous abordez aujourd’hui, vous évoquez bien les questions de compétitivité, mais il est difficile de savoir si vous êtes ou non, dans votre entreprise, confronté à une concurrence étrangère ou simplement nationale, ou si votre entreprise se trouve, de fait, protégée. Ça n’est pas la même chose si, par exemple vous dirigez un labo d’analyses médicales qui bénéficie d’une clientèle pratiquement captive, vous rémunérant à partir des fonds issus de la sécu et des mutuelles de couverture maladie ou si, votre entreprise fabrique des robots d’analyse médicale, en concurrence avec ceux fabriqués et distribués à l’international. De même, s’il s’agit d’une EURL ou d’une grande entreprise.

        Pouvez-vous dire quel type d’entreprise vous dirigez et quelle est sa taille ? Cela permettrait de connaître le type d’environnement auquel vous êtes confronté et faciliterait la suite de notre échange, si vous souhaitez le poursuivre.

        C’est promis, je vous répondrai alors plus longuement.

        Bien cordialement.

      11. Malheureusement je ne parle pas de mes affaires sur l’Internet vous m’en voyez désolé.

        En revanche je peux vous assurer que les groupes Mulliez , Carrefour, Leclerc, ne sont pas exposés à la mondialisation comme les producteurs purs, ils ne sont peut être pas dans le meme cas que les labo, mais si le pétrole augmente ou si le boeuf augmente il en vendront toujours.

        D’ailleurs mon idée la dessus c’est de remettre une couche sur ces gens là, 1 point de marge d’impôt en plus pour financer la restructuration du monde agricole.

        N’importe quelle société pratiquant du négoce n’est pas véritablement touché sauf quand le pricing power est impossible, mais la plupart du temps l’élasticité est nulle.

        Il reste les exportateurs, les producteurs de biens et les prestataires de services dématérialisé.
        Eux sont victimes de la mondialisation et des disparités fiscales et sociales.
        Ce n’est pas tout le monde…

        Pour eux il y a des solutions, qui passent par la modernisation et non par la casse sociale…

      12. Bonsoir Jaune d’Oeuf (permettez moi cette expression francisée)
        Je vous suis très reconnaissant pour ce commentaireà l’adresse de notre ami jducac;
        Je le partage sur beaucoup de points, et je sens que vous êtes à un point d’interrogation essentiel dans votre vie.
        Lorsque vous dites:

        Quels projets pouvez-vous mener honnêtement quand on vous réclame 12% de rendement chaque année ?

        Pour payer les 12 % il faut une croissance et la destruction planétaire.
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=36384#comment-315062
        Donc il faut autre chose, sortir du cadre opter pour l’intérêt énergétique.
        Investir sans intérêt financier dans des projets de vie et matériels qui pourraient nous permetrre de vivre mieux avec moins.

      13. @ michel lambotte 17 août 2012 à 22:43

        Quels projets pouvez-vous mener honnêtement quand on vous réclame 12% de rendement chaque année ?

        Où avez-vous vu que Jon Duff à dit cela ?

        Si un actionnaire demande un tel rendement, c’est peut-être qu’il ne croit plus à la viabilité à terme des projets sur lesquels il est engagé et qu’il pousse l’entreprise concernée à faire du cash en mangeant de la sorte ce qui reste de son capital, de l’intérieur, en s’autodétruisant.

        Si c’est un prêteur potentiel, une banque par exemple, qui annonce vouloir prêter à ce taux, c’est peut-être qu’elle veut signifier à l’emprunteur qu’il doit d’abord changer son projet, son mode de fonctionnement ou alors accepter de mourir. C’est ce qui est arrivé aux Etats d’Europe du Sud.

    2. @ Michel lambotte

      Je ne suis pas anglo-saxon donc oui c’est perspicace 🙂 C’est pas facile de choisir un pseudo en 30 sec…

      12 % ce n’est pas le plus haut ça peut aller jusqu’à 18 % pour une source de financement.
      Mais généralement vous allez financer vos projets via plusieurs sources. Vous allez tapper dans l’Oseo qui doit être combinée avec une banque classique. La banque classique vous suivra sur les immo plutôt que de la treso pour la seule raison qu’elle pourra saisir vos immo et les revendre, par contre l’argent de vos revenus elle ne pourra pas les saisir car ils seront dépensés. Ensuite la logique veut que si vos immo ont une vitesse de dépréciation forte (ex : logiciels, véhicules, …) le risque de perte pr la banque sera plus fort donc le taux augmentera. En revanche si vos immo peuvent gagner en valeur et rapidement, le risque pour la banque diminuera et pourra même se transformer en opportunité, alors le taux diminuera (logique plutôt anglo-saxonne, on vous prête sur votre potentiel, plutôt que votre valeur à l’instant T0). Ensuite vous avez les banques par secteur d’activité, ou votre dialogue pourra être davantage axé sur la technique, ils pourront vous suivre pour des besoins d’équipements car ils prêtent à vos homologues.

      Ensuite il faut financer votre trésorerie, payer votre revenu (ou non pendant un temps donné…)les revenus du travail, les charges (si vous n’avez pas d’allégements) tous vos décaissements ne pouvant pas être honoré par vos encaissements doivent être financés au risque d’être en cessation de paiement ( et non pas faillite).
      Et vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir trop de retard, vous pouvez jouer avec la trésorerie pour négocier vos délais de décaissements lors des négociations commerciales ( ça peut être dur), ou négocier un meilleur délai d’encaissement avec vos clients mais attention là encore il existe plusieurs marges de manoeuvre suivant les marchés.
      Sur certains marchés comme dans l’industrie la concurrence va être rude donc l’idée va plutôt être de financer le fait d’accorder un délai au client pour être compétitif, sur d’autres marchés les retards de paiements peuvent être intégrés au prix de vente pour financer le delta.

      Pour en revenir au sujet, pour financer cette trésorerie vous ne trouverez aucune banque, aucun organisme qui vous suivra pour un besoin significatif.
      Il faut donc le financer soit vous même soit avec l’aide d’actionnaires ou de fonds d’investissements.
      C’est là que ça se gate 🙂 Et lorsqu ‘on est riche c’est plus facile … C’est ici qu’il faut travailler sur la démocratie de fait.

      Lorsqu’une banque ne répond plus aux besoins avec des outils traditionnels, des fonds privés prennent le relais. C’est généralement là que votre Business Model, votre Business Plan ainsi que la quantité et l’évolution de la valeur de vos actifs vont déterminer le risque… Et donc l’obligation de rentabilité.
      Il faudra aussi déterminer le risque des facteurs exogènes, par exemple si votre BM est basé sur une niche crée par un contexte juridique ou économique, mais que des acteurs publics ou privés peuvent bousculer cet équilibre, le risque augmente, c’est donc a vous de déterminer l’impact des autres acteurs et la direction qu’ils empruntent pour adapter votre stratégie.

      C’est le marché…. Et c’est dégueulasse car voyez vous si on imposait davantage les riches et surtout les spéculateurs, on pourrais créer une banque publique d’investissement ou les PME pourraient se financer directement auprès de la BCE à 0,5 % déjà rien que ça se serait une bouffée d’oxygène.

      Cela ferait baisser la moyenne de taux de financement. Et c’est possible concrètement à court terme et il n’y a rien de stalinien à cela, c’est keynésien. Il s’agit de baisser le taux d’emprunt à l’investissement pour favoriser l’apparition d’effet de levier et ainsi encourager l’investissement et donc l’emploi et la production. Or ce qu’oublie la droite et la plupart des libéraux anti-keynesiens c’est qu’il faut une demande pour acheter ces produits et que l’emprunt doit servir l’investissement et non la consommation. Il ne faut pas que les consommateurs s’endettent pr acheter plus, il faut qu’ils gagnent plus via le partage des revenus du capital. Parceque le capital rémunère mieux que le travail.

      Le deuxième point c’est qu’ aujourd’hui le service s’industrialise grâce au web car l’utilisateur devient acteur, on rend le demandeur plus intelligent et c’est ainsi qu’on gagne en productivité de manière considérable. Il faut que nous gardions cette tendance à numériser tout ce qui bouge et l’accélérer, pour gagner en productivité sur tout, cela vaut aussi pour l’industrie ou nous devons investir massivement dans les robots, les machines outils, on doit être capable aujourd’hui en 2012 d’assembler une voiture sans homme.

      Là on pourra concurrencer toyota, daewoo et les autres sur le prix.
      On pourrais même investir la différence dans la production de meilleures pièces et de meilleur matériaux pour concurrencer l’industrie allemande.

      Aujourd’hui le capitalisme arrive a une contradiction fondamentale de part sa nature. Le capitalisme est un bon système car il permet d’exploiter la rationalité humaine dans le but de croitre, il était bien lorsqu’on ne mangeais pas à notre faim ou lorsque nous avons l’obligation de produire une valeur ( bien , service, comportement, valeur philosophique, croyance commune,…). Le capitalisme a du mal à intégrer la notion d’abondance. Or l’Internet combiné au numérique entraine l’abondance. Le service est abondant, seule les choses palpables sont confrontées à la notion de rareté. Or l’industrie nous a appris a produire tout en très grande quantité (démocratisation de l’accès aux biens). Il reste les matières premières , toutes les matières premières.
      C’est là qu’il faut mettre le paquet, pour respecter l’environnement tout en produisant plus.
      C’est de ce sujet (entre autre) qu’est née notre dialectique avec Jducac.

      L’obligation de rentabilité à 12% voire plus, n’est pas un problème en soit c’est un symptôme.
      C’est le signe que l’économie de rareté de la finance ne répond plus aux besoins de l’économie d’abondance qui devient le visage de notre économie réelle. Et là ou je vous rejoint c’est que je suis frustré de voir autant de chômeurs et de voir des programmes de recherche ralentis par manque de fonds.
      Les ressources humaines sont là mais les budgets et les délais nous empêchent d’aller plus loin.

      Et vous comme moi, avons bien compris qu’au final le capitalisme, l’argent, la monnaie ne sont qu’une illusion. On ne peut pas toucher le capitalisme, il n’est pas palpable.
      Alors pourquoi une illusion ou une contrainte si vous préférez, nous frustre et nous ralentit.

      D’un autre coté je suis très attaché a la propriété privée qui est la base du capitalisme. Quand je produit mes poireaux dans mon jardin, avec le fumier de mon cheval, et mon huile de coude pourquoi mon voisin en profiterait si il fait rien dans son canapé (même si nous ne vivons plus au temps de saint paul :  » Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » vaut pour chacun ; et sans restriction. La répugnance au travail est le symptôme d’une absence de la grâce ») . Donc ça veut dire qu’une part de capitalisme existera toujours dans les rapports entre les hommes si nous sommes tous différents. Et il m’arrive d’ être en désaccord avec des normes légales ou morales, et je suis bien content de conserver ma liberté individuelle et de pouvoir en jouir chez moi, ma liberté d’être différent du groupe.

      L’altruisme n’est pas toujours juste (contrairement a ce que peut penser Attali qui defend une gouvernance mondiale), car tout dépend du point de vue…

      Enfin, je ne suis pas anthropologue donc je garde du recul sur ce que je pense mais il apparait que le capitalisme sous sa forme primaire est apparue lors du néolithique et de la sédentarisation. Je ne pense pas qu’on puisse changer ce mode de fonctionnement en un quinquennat encore moins en une révolution de 6 mois.

      Donc changer de cadre oui mais progressivement et en conservant le système capitaliste, c’est plus réaliste, seulement il faut l’aménager, le faire évoluer.
      Reprendre le contrôle de notre monnaie, dévaloriser l’argent, dégraisser le système financier en échange d’un degraissement de l’administration en la modernisant, tout cela pour financer le progrès technologique. Ca passe aussi par une suppression des freins oligarchiques et des normes qui entravent le progrès.

      Et en réponse à Jducac, (moi je lis vos commentaires intégralement ;)) les intérêts ne sont ils pas à 12% parceque tom smith qui habite à Dallas veut un placement de retraite qui rémunère à 6 ou 8% ?
      Vous qui parlez de responsabilisation des ménages :), tous les gros épargnants ont ils conscience de la répercussion de leur demande?

      1. Un tout grand merci pour avoir pris sur votre temps afin de me répondre si longuement.
        Permettez moi d’y réfléchir quelques jours avant d’y répondre, cela en vaut la peine je pense.
        A bientôt
        michel

  23. En finira-t-on un jour avec cette nécessité mortifère, ce mythe totalement délirant, de la croissance éternelle?

    Ne voit-on pas que derrière ce concept se cache une seule vérité : la « croissance », c’est ce qui me permet d’asservir mon prochain?

    Quel transformation profonde de la nature humaine nous permettra de nous en défaire?

    Quel penseur « surhumain » pourra théoriser le chemin mental qui nous mènerait vers une conception autre de la vie économique?

    Variante: quelle ahurissante catastrophe pourra nous y forcer?

    1. La croissance est nécessaire pour payer les intérêts (cf. le Pacte de stabilité – Règle d’or). Tant qu’il y aura des intérêts à payer, vous ne pourrez pas éliminer la nécessité d’une croissance. La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

      1. La croissance est nécessaire pour payer les intérêts

        La croissance (du PIB) est nécessaire tant que l’on reste dans le cadre actuel, c’est certain.

        La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

        C’est aussi vrai tant que l’on reste dans le cadre actuel.
        C’est bien pour cela qu’il va falloir tôt où tard sortir de ce cadre.
        Une alternative et une seule ou pour reprendre le titre d’un film connu: « Une vérité qui dérange »
        Soit ont le fait, sans attendre, de manière progressive, organisée et coopérative, soit on attend de le faire dans l’urgence, le désordre et le chacun pour soit.
        Malheureusement il semblerait que l’être humain soit plus enclin à choisir – du moins implicitement – la deuxième partie de l’alternative, car il est doté d’une conscience rabougrie (en moyenne)
        Les choses se feront donc comme elles se sont toujours faites dans l’histoire, de façon violente (en massacrant l’autre, celui qui n’est pas comme soi), dans la fureur et le chaos.
        Mais la Terre survivra. Dans quel état ? C’est une autre histoire.

      2. @ PJ :

        la faute au capitalisme ou à la déraison humaine, si c’est à cause du capitalisme il y a peut-être une solution, si c’est la déraison humaine, le capitalisme sera alors remplacé par un autre système qui aura les mêmes défauts que celui qu’il remplace et rien n’empêchera notre Titanic de sombrer…

        Jeu de mots, pas tant que cela, si c’est la déraison humaine, c’est du côté de l’éthique qu’il faudra chercher l’espoir, si c’est le capitalisme c’est du côté de la répression …

        Reste que les intérêts des personnes influentes de notre planète sont tellement incompatibles et inconciliables que je crains fort que rien n’empêche notre bateau ivre et sans capitaine de couler.

        En d’autres termes l’histoire du Concordia Costa serait sans doute plus la métaphore qu’il conviendrait le mieux pour définir la crise existentielle de la terre de ce début de XXIème.

        Quant à savoir si ce sont les intérêts qui sont problèmes ou la dette elle-même, je dirais que le problème de notre planète est la fixation du bon prix, c’est un sujet qui vous tient à coeur, ce qui est surprenant c’est la bulle quasi systématique qui envahie toute notre société, bulle de la dette, bulle des prix de l’immobilier, des matières 1ères, bulle des salaires …

        En fait nous courrons après les bulles et pas après les intérêts, là aussi ce n’est pas qu’un exercice de style, si vous payez votre maison un prix correct et non celui d’aujourd’hui, vous pourrez continuer à vivre sans rechercher la croissance à tous prix de vos revenus, par contre si vous achetez aux prix actuels, sauf à gagner au Loto, vous n’avez d’autres choix pour continuer à vivre de faire croitre vos revenus … une métaphore que cette maison bien évidemment, mais c’est si vrai dans la France actuelle ..

        Bien évidemment suis sidéré de voir notre président continuer à dire que notre pays manque toujours d’appartements alors que la France est le second pays de la planète par appart par tête d’habitant, .1/2 appart par français …

        Il faut bien alimenter notre bulle immobilière n’est il pas …

      3. C’est bien la le mal du systéme financier ultra libéral, une sorte de fuite en avant qui condamne aussi bien les états que les entreprises à une imbécile croissance. Pourquoi voulez vous que Boeing et Airbus soient condamnés à produire plus d’avions d’une année sur l’autre ? Itou pour l’industrie automobile !

        Notre planète est limitée, la croissance ausi !

        L’idée de relancer l’économie par le pouvoir d’achat est d’une évidence aussi forte que les freins qui y sont mis ! L’argument , le seul qui vaille et de répartir mieux les richesses, c’est à dire de les redistribuer vers les salariès; j’entends d’ici Mesdames Parizot et Lagarde faire des bonds en criant à la folie, car pour elles le systéme libéral est immuable, alors méme qu’il nous conduit à notre perte

      4. @Paul Jorion

        La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

        Paul vous vous radicalisez. Quand on lit ça on voit bien qu’il ne faut pas se contenter de craindre d’abord la chute du capitalisme en essayant mollement de le sauver, puis d’assister à son écroulement les yeux glacés d’effroi, mais on a envie de le pousser un peu dans les oubliettes, de débrancher l’assistance respiratoire et de passer des soins palliatifs à l’euthanasie pure et simple… L’humanité a continué sa route après la chute de l’empire romain, après la féodalité, les dictatures ou le communisme… Elle trouvera un chemin après le capitalisme! Mais si on attend trop notre avenir sera Mad Max ou la Planète des singes. Combien de Japons avant de réagir???

        On se désespère devant le manque de vision de nos soit-disant élites. Il suffirait qu’un seul dirigeant important d’un pays qui compte dise les choses telles qu’elles sont, sans souci d’être réélu ou pas, pour (peut-être) créer une dynamique salvatrice. C’est pas trop demander quand-même? Si?

      5. Non monsieur Jorion ne partez pas vous coucher on a besoin de vous 🙂
        J’ai dit que vous devriez avoir le Nobel, ça devrait vous encourager 🙂

      6. Encore un belge pris par la nostalgie des îles tropicales… C’est la faute à Gauguin, c’est sûr. Ne faites pas ça, M. Jorion ! Ne hissez pas les voiles ! Il n’y aura bientôt plus d’îles de rêve, un continent plastifié est entrain de les dévorer.

      7. @ Paul Jorion 28 avril 2012 à 08:51

        Tant qu’il y aura des intérêts à payer, vous ne pourrez pas éliminer la nécessité d’une croissance. La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

        C’est ce que l’on a l’habitude de dire, mais est-ce bien la vérité ?

        L’argent d’aujourd’hui ne vaut-il pas plus que l’argent de demain, au point de vouloir le prêter sans intérêt ? La vie d’aujourd’hui doit valoir moins que celle de demain, puisque le désir de chacun est de vivre non seulement aujourd’hui, mais aussi demain et après demain.

        J’admets, tout comme vous, qui le rappelez souvent, que l’intérêt couvre entre autres, le risque de non remboursement du principal. Plus nous progressons sur l’échelle du temps, n’est ce pas normal que le risque de non remboursement, sur une planète finie avec une population en croissance, aille en croissant jusqu’au jour où il sera devenu déraisonnable de prêter.

        Ne sommes nous pas arrivés à ce stade ? Ceux qui ont encore du capital préférant le conserver pour vivre un peu plus, plutôt que de le prêter et de risquer de ne jamais se voir rembourser ?

        Est-ce qu’il ne viendra pas un jour où ceux qui ne devront rien à personne se sentiront moralement plus en droit de survivre sur notre terre que ceux qui se seront placés en situation de ne pas pouvoir tenir leur parole d’ emprunteur? N’est-ce pas ce que nous disent la sagesse des marchés et des agences de notation ?

        Plutôt que d’imputer la destruction de la planète au capitalisme, ne devrait on pas au contraire l’imputer à l’anticapitalisme, c’est-à-dire à l’endettement, à la consommation avant de l’avoir gagnée par son travail ?

        Ne voyez surtout pas, dans ce post, une intention de vous embarrasser, mais seulement le désir de faire progresser la réflexion collective sur le fond du problème qui se pose à l’humanité.

        1. « C’est ce que l’on a l’habitude de dire, mais est-ce bien la vérité ? »

          Vous entendez dire cela souvent ? Vous avez de la chance.

          Est-ce la vérité : bien entendu ! C’est le pacte de stabilité financière européen, c’est la règle d’or ! C’est dans la formule ! Si le taux « moyen » que vous versez sur les emprunts que vous émettez est supérieur au taux de croissance du pays, le taux de déficit annuel par rapport au PIB augmente et donc le taux de la dette par rapport au PIB aussi. Alors arrêtez de vous gratter la tête en vous demandant si c’est la vérité : c’est très simple, c’est inscrit dans l’équation.

          P. S. : J’ai déjà expliqué ça dans une chronique du Monde et dans deux ou trois billets ici. Faites-moi une faveur juducac : comme ça, une fois de temps en temps, je ne dis pas tout le temps, je ne suis pas exigeant, lisez l’un ou l’autre billet que j’écris – il y a des gens qui le font, et qui ont l’impression d’apprendre quelque chose 😉

      8. @Paul

        « Naïf » ce matin, « radical » cet après-midi ! Quelle journée, je retourne me coucher !

        J’avais écrit « radical » dans le sens de « percutant ». Le mot radical était mal choisi, pardonnez-moi. Mais c’était en tout cas un compliment, et pas une critique!

      9. @ Paul Jorion 28 avril 2012 à 21:53

        Faites-moi une faveur jducac : comme ça, une fois de temps en temps, je ne dis pas tout le temps, je ne suis pas exigeant, lisez l’un ou l’autre billet que j’écris – il y a des gens qui le font, et qui ont l’impression d’apprendre quelque chose

        Veuillez me pardonner de ne pas vous avoir répondu plus tôt. Si je ne l’ai pas fait sur le champ, c’est parce que, au risque de vous décevoir, je ne me sentais pas dans un état suffisant de maitrise de la comptabilité nationale pour confirmer ou infirmer votre déclaration sur le pacte de stabilité financière, telle que rapportée ici.
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=32526

        Je n’ai pas vraiment progressé depuis, mais comme Michel Lambotte me relance sur le sujet, permettez-moi de ne pas me prononcer encore. Par contre, je peux vous confirmer que j’ai beaucoup appris grâce à vous et aux diverses personnes qui interviennent sur votre blog en tant qu’auteurs de billets ou de commentateurs.

        Quand je vous fais part de mes concordances de vues avec les vôtres, ça n’est pas uniquement pour vous faire plaisir, c’est que je me sens capable de les justifier devant quiconque. Quand je ne témoigne pas d’un accord, cela ne veut pas dire que je suis en désaccord, ou que je ne serai jamais, cela traduit seulement le fait que je ne suis pas arrivé à un état de certitude suffisant pour prendre position.

        De toute façon, quand on intervient sur votre blog, on intervient chez-vous. C’est donc la moindre des choses, dès lors qu’on reconnait, comme je le fais depuis longtemps, l’apport très positif de votre action pour la collectivité en lui permettant de progresser dans la compréhension des choses, qu’on veille à ne pas « casser la baraque » même quand parfois vos déclarations semblent un peu discutables. D’où ma réaction à votre ce post du 28 avril 2012 à 08:51

        http://www.pauljorion.com/blog/?p=36384#comment-315062

        En intervenant le 28 avril 2012 à 21:29, sous forme de réaction interrogative, je n’affirme rien.

        http://www.pauljorion.com/blog/?p=36384#comment-315302

        J’interroge 7 fois. Cela témoigne d’un état de doute qui, pour être levé, nécessiterait des réponses clarifiantes, lesquelles, sauf erreur de ma part, n’ont été fournies par personne.
        Je m’interroge en effet sur le fait que ce soit à cause de la perception d’intérêts par les prêteurs que, comme le pense Michel Lambiotte et beaucoup d’autres, vous y compris.

        La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

        J’aurais tendance à penser, que c’est essentiellement la consommation du « non renouvelable » qui détruit la planète et que, par conséquent, il n’est nul besoin d’impliquer les prêteurs, les « capitalistes » et les taux d’intérêt pratiqués pour détruire la planète.

        Même à taux d’intérêt nul, le fait de mettre du capital en action pour consommer ou pour investir dans une filière qui exige la consommation de non renouvelables, détruit la planète.

        Le problème lorsque l’on se réfère au PIB, c’est qu’il ne valorise pas la quantité de non renouvelable consommée, surtout quand ce non renouvelable est extrait à l’intérieur du pays concerné. Cette valeur détruite n’est pas comptabilisée en amoindrissement du patrimoine du pays, alors qu’il a tendance à l’être davantage dans les pays importateurs de non renouvelable.

        C’est peut-être en partie pour cela que les pays d’Europe du Nord qui disposent encore de stocks de non renouvelables dans leur sous sol, sont en situation moins difficile que ceux d’Europe du Sud.

        A force de systématiquement mettre en cause, le capitalisme et le capital, on risque de passer à côté des vrais problèmes et de rendre plus difficile leur résolution en laissant se développer des divisions dangereuses du fait d’insuffisance de compréhension et de domination des phénomènes réels auxquels nous sommes confrontés.

        Je ne prétends pas les dominer mieux que d’autres, mais tant que je ne me les explique pas rationnellement, logiquement, hors des passions et parti pris, alors je l’exprime. Avec mes modestes moyens, tel candide, j’apporte ma très petite contribution pour aider à leur identification et à leur résolution. Il ne me semblerait rien de pire que de s’attaquer à de faux problèmes et à de faux coupables.

      10. @ jducac

        Le problème lorsque l’on se réfère au PIB, c’est qu’il ne valorise pas la quantité de non renouvelable consommée, surtout quand ce non renouvelable est extrait à l’intérieur du pays concerné. Cette valeur détruite n’est pas comptabilisée en amoindrissement du patrimoine du pays, alors qu’il a tendance à l’être davantage dans les pays importateurs de non renouvelable.

        C’est peut-être en partie pour cela que les pays d’Europe du Nord qui disposent encore de stocks de non renouvelables dans leur sous sol, sont en situation moins difficile que ceux d’Europe du Sud.

        Permetttez moi d »analyser ce paragraphe
        Lorsque vous dites;

        Le problème lorsque l’on se réfère au PIB, c’est qu’il ne valorise pas la quantité de non renouvelable consommée

        Effectivement, crashez votre voiture et le PIB augmente d’une valeur ajoutée, quoi que vous en pensiez, c’est bien comme cela que fonctionne votre capitalisme.
        Dans le même canevas, en ce qui concerne les pays exportateurs.
        http://moyen-orient.fr/reportages/329/519-ski-a-dubai
        Comme moi, vous connaissez l’entropie et vous savez très bien que crasher une voiture est de nature entropique ainsi que construire une piste de ski en plein désert.

        . Cette valeur détruite n’est pas comptabilisée en amoindrissement du patrimoine du pays, alors qu’il a tendance à l’être davantage dans les pays importateurs de non renouvelable.

        Vous avez raison, l’entreprise qui m’emploie installe des pompes à chaleur chez des gens très très riche.
        Les importateurs de non renouvelable cherchent des solutions pour se passer des énergies non renouvelables en espérant une plus value financière. Et c’est là l’erreur, cette plus value ne peut être qu’énergétique.

        Est-ce qu’il ne viendra pas un jour où ceux qui ne devront rien à personne se sentiront moralement plus en droit de survivre sur notre terre que ceux qui se seront placés en situation de ne pas pouvoir tenir leur parole d’ emprunteur? N’est-ce pas ce que nous disent la sagesse des marchés et des agences de notation ?

        D’abord il n’existe pas sur cette terre des gens qui ne doivent rien à personne, nous sommes tous les héritiers de ceux qui nous ont précédé et qui souvent dans la souffrance nous ont donné le confort actuel.
        Lorsque j’ai acheté ma maison et l’ai rénové avec mon épouse et mes enfants, j »ai du payer son prix en intérêts qui sont allés vers les plus riches, vous trouvez cela normal et en appellez à la sagesse des marchés et des agences de notations!
        Sachez mon cher Jacques que j’ai du travailler et produire des richesses pour payer ces intérêts donc quelque part détruire la planète
        Pourtant je me considère comme un privilégié, mes enfants ont beaucoup plus de mal d’y arriver, mes petits enfants n’y arriverons plus.
        C’est cela l’agonie du capitalisme et la nécessité d’inventer autre chose.

        A force de systématiquement mettre en cause, le capitalisme et le capital, on risque de passer à côté des vrais problèmes et de rendre plus difficile leur résolution

        Il ne vous viendrait pas à l’esprit que ce se soit le capitalisme, c’est à dire le prêt à intérêt qui pose problème?

      11. @ michel lambotte 19 août 2012 à 18:04

        Effectivement, crashez votre voiture et le PIB augmente d’une valeur ajoutée, quoi que vous en pensiez, c’est bien comme cela que fonctionne votre capitalisme.

        De grâce cher Michel, ne tombons pas dans la personnalisation et l’opposition stérile. Je vous recommande de faire l’effort de « nous » imaginer, vous et moi et d’autres, comme des observateurs du monde et de son mécanisme , chargés de l’analyser, de comprendre comment il fonctionne et de voir ce qu’il est possible de faire pour qu’il continue à tourner compte tenu des problèmes qu’il rencontre.

        Le monde, fonctionne depuis toujours et pratiquement partout aujourd’hui, sous le règne du capitalisme, parce qu’il opère à m’image des êtres vivants. N’est-ce pas vous qui le préconisez ?

        De temps en temps, il faudrait s’inspirer du système vivant pour développer les solutions aux problèmes de l’humanité, Vous ne trouvez pas?

        Même Cuba est en train de virer sa cuti.
        http://cubanismo.net/cms/nl/node/1026

        Des expériences ont été tentées un peu partout, tournant autour du communisme et ont été abandonnées, parce que moins performantes. Alors le plus sage n’est-il pas de faire évoluer le capitalisme comme le propose Paul Jorion, en y incorporant des éléments de régulation indispensables, des règles, des interdits, des entraves à des jouissances débridées, même si en 68, vous revendiquiez le contraire, parce qu’on vous avait alors manipulé comme des millions d’autres ?

        L’interdiction des paris sur les prix, et la mise en place d’un nouveau système monétaire mondial, entre autres, permettraient de calmer les emballements générateurs de gâchis. Il faut absolument les éviter, maintenant que tout le monde perçoit que nous sommes tous sous le jouc d’un impératif écologique.

        N’êtes-vous pas un peu injuste lorsque vous imputez au seul capitalisme les absurdités auxquels a conduit, dans l’ignorance des contraintes de préservation de la planète, l’adoption d’un PIB inadapté pour bien piloter l’économie ? Pensez-vous que sous le règne de l’anticapitalisme communiste, il n’y a pas eu aussi des erreurs graves à l’exemple de la mer d’Aral ?

        Les hommes ont commis des erreurs, notamment parce qu’ils n’avaient pas pris conscience des limites acceptables par la planète. Il nous faut reconnaître ces erreurs et nous employer à les corriger, plutôt que de nous opposer les uns aux autres et de vouloir tout mettre à bas. Quel gâchis ce serait que de « crasher notre communauté » à l’image du crash automobile que vous évoquez.

        Allez Michel, revenez à de meilleurs sentiments; tout le monde s’en portera mieux, vous le premier.

      12. @ jducac

        Vous répondez à côté faute d’argument.
        Je n’ai jamais parlé de communisme que je considère aussi mal adapté que le capitalisme.
        Rassurrez vous, c’est la réaction normale des libéraux lorsqu’il sont à court d’argumentation.
        On n’en sortira pas sans un changement de paradigme, c’est inscrit ici

        Tant qu’il y aura des intérêts à payer, vous ne pourrez pas éliminer la nécessité d’une croissance. La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

        Je me réjouis d’avance que Paul Jorion inscrive cela dans l’introduction de sa chaire à la VUB
        J’espère que les publications feront partie de ce blog.

      13. @ michel lambotte 23 août 2012 à 20:07

        Je n’ai jamais parlé de communisme que je considère aussi mal adapté que le capitalisme

        Est-ce une raison pour ne pas en parler ? Il y a-t-il des mots interdits dans les échanges d’idées entre hommes réellement libres ? Quand je vois écrit :

        La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

        N’est-ce pas judicieux d’évoquer le plus important des autres systèmes économiques qui ait été testé pendant 70 ans et à échelle suffisamment grande et récente, pour être significative ? C’est ce que j’ai fait :

        Pensez-vous que sous le règne de l’anticapitalisme communiste, il n’y a pas eu aussi des erreurs graves à l’exemple de la mer d’Aral ?

        En disant cela, j’ai voulu montrer que la destruction de la planète n’était pas l’apanage du capitalisme. J’ai aussi montré que même avec des prêts sans intérêt, on peut aussi détruire la planète. C’était dans ma réponse à Paul Jorion ici :
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=36384#comment-352683

        De plus, je n’ai pas impliqué le communisme dans le débat sur la destruction de la planète en disant « votre communisme » alors que vous avez qualifié le capitalisme de « votre capitalisme ». Alors je ne vois pas pourquoi cela vous gêne, comme si je vous avais piqué à vif.
        Vous ne tenez pas du tout compte de ma requête.

        De grâce cher Michel, ne tombons pas dans la personnalisation et l’opposition stérile. Je vous recommande de faire l’effort de « nous » imaginer, vous et moi et d’autres, comme des observateurs du monde et de son mécanisme, chargés de l’analyser, de comprendre comment il fonctionne et de voir ce qu’il est possible de faire pour qu’il continue à tourner compte tenu des problèmes qu’il rencontre.

        Êtes-vous donc en désaccord avec cette proposition, alors qu’il y a quelques jours vous vantiez les vertus des échanges, pour faire progresser, lorsqu’il y a de grandes différences d’approches ?

        Allez Michel, croyez-moi, je ne manque pas plus d’argument que vous quand, pour toute solution, vous en appelez à un nouveau paradigme, sans rien pouvoir en dire..
        Plus nous parlons, plus l’esquisse de ce qu’il conviendrait de faire se précise dans mon esprit. C’est dire que loin de manquer d’argument, c’est l’inverse qui est en train de se produire.

        Mais à quoi bon énoncer ce qui pourrait être la solution ? L’important c’est que le plus grand nombre finisse par le découvrir de lui-même, par la logique, par la raison, par la réflexion, hors de la passion et des croyances pseudo scientifiques développées par certains. Beaucoup ont des visées politiques allant dans le sens des luttes et des oppositions stériles des uns contre les autres (à l’exemple de ce qu’a fait Marx) dont ils espèrent tirer des profits personnels.

        Bien cordialement

    2. @ pierrot123
      « … quelle ahurissante catastrophe pourra nous y forcer ?  »
      Ce n’est pas au futur qu’il faut parler .
      Fukushima , n’est-ce pas ?
      D’ailleurs tu as trouvé des propos fort exacts :
       » Catastrophe  » et surtout  » ahurissante  » car tel est l’état du monde que nos épaules s’affaissent .

    3. il serait ici interessant de préciser ici : la croissance de quoi ?
      une croissance au dépends des ressources en matières premières abondantes et utilisables facilement pour produire et construire , il semble que dans la configuration actuelle entre connaissances théoriques-évolution des techniques-possibilité d’une progression de la « productivité » nous touchions une limite.
      risque de s’en suivre un nouveau moyen-âge , durant lequel l’homme accumulera peut-être de nouvelles connaissances lui permettant une nouvelle « renaissance ».
      je crois beaucoup à une évolution « saltatoire »

      1. @imago

        je crois beaucoup à une évolution « saltatoire »

        Vous mettez la barre à quel niveau ? 😉

        En tout cas on peut espérer un sursaut salvateur !

        A brûle pourpoint je dirais que tout doit être mis en oeuvre pour faire diminuer:

        – la consommation de ressources primaires fossiles non renouvelables (charbon, pétrole, gaz) de toute façon leur décroissance va s’imposer d’elle même.
        – la production de déchets nucléaires, donc on doit organiser la sortie du nucléaire dès maintenant.
        – les inégalités dans la répartition des richesses (échelle des revenus et des patrimoines de 1 à 20 maximum)
        – la population mondiale, pour cela il faut combattre l’obscurantisme et le fanatisme religieux (de toutes les religions), tel que le fameux « Croissez et multipliez », ou plus prosaïquement n’utilisez pas la contraception ou le préservatif.
        – la foi aveugle dans le fait que la science et la technique peuvent tout résoudre.
        – l’individualisme forcené et son corollaire le consumérisme de masse.

        Tout doit être mis en oeuvre pour faire augmenter:

        – les investissements dans les énergies renouvelables, et les économies d’énergie.
        – l’investissement dans l’éducation des enfants (futurs hommes et femmes de demain), afin de développer une conscience collective que nous sommes sur le même bateau et qu’il n’y a pas de chaloupe de secours. Utiliser les médias pour favoriser le développement d’une telle conscience chez les adultes et les enfants aussi cela va de soit, au lieu d’utiliser leur « temps de cerveau disponible » pour les convaincre d’acheter le produit X ou Y (dont on peut une fois sur deux se passer).
        – l’égalité dans la répartition des richesses matérielles, mais aussi immatérielles.
        – l’utilisation de la science et de la technique dans l’intérêt du bien commun.
        – le respect des autres et de la nature.

    4. @ Macarel

      Je crois que de toute façon on a déjà atteint le point de non retour pour la première alternative mais en tout cas les personnes ne pourront pas dire qu’il n’y avait personne pour prévenir. En tout cas depuis quelques années tout commence a s’accélérer. Quand j’interroge les gens sur le sujet du prix de l’essence, de la crise dans le monde etc… dont je leur avais parlé il y a quelques années et que je me suis fait traiter de pessimiste pour ça, maintenant c’est le silence de leur part où soit ils continuent a ne pas y croire alors que c’est devant leurs yeux. Je commence a croire que l’humanité est réellement masochiste…

      De toute façon que l’humanité le veuille ou pas on est déjà en train de rentrée dans l’ère de la décroissance avec la fin de la civilisation industrielle qui n’aura été finalement qu’un bref moment dans l’histoire humaine mais qui aura malheureusement provoqué beaucoup de dégât et en plus en léguant des bombes à retardement pour nos descendants…

      1. @Alain

        Je commence a croire que l’humanité est réellement masochiste…

        Masochiste? Je ne crois pas, un individu peut-être masochiste, mais l’humanité… L’écrasante majorité d’entre nous voulant en tant qu’individus et – c’est plutôt normal me semble-t-il – jouir de la vie et du temps limité qu’il nous est donné de vivre.

        Non, je dirais plutôt que collectivement l’humanité est stupide. Il lui manque une conscience globale. Mais ne désespérons pas, nous contribuons certes modestement, chacun à notre façon à essayer de faire émerger, cette conscience globale.
        Par contre il est vrai, qu’il y a une course de vitesse entre, l’émergence de cette conscience et les problèmes concrets qui nous assaillent déjà ou vont nous assaillir de toutes parts.
        Cette conscience aura-t-elle le temps d’émerger, avant qu’ils ne soit trop tard ?
        « That is the question », car les dérives mortifères sont déjà très avancées, et comme disent les anglais: « The clock is ticking »

      2. @ Alain

        Adam Smith, idéologue libéral prétendaient que: « L’égoïsme individuel se convertit spontanément en bonheur commun ».
        Il faisait ainsi implicitement l’hypothèse que le monde est infini et ses ressources inépuisables.
        Tout comme les idéologues de l’autre bord, rousseauistes, ont fait l’hypothèse tout aussi erronée, de considérer que l’homme est naturellement bon. On sait maintenant ce sur quoi a débouché la mise en oeuvre du socialisme scientifique: le Goulag.
        Aujourd’hui que l’on a de plus conscience que nous vivons dans un monde fini aux ressources limitées, il serait plus juste de dire:
        « La poursuite égoïste du bonheur individuel par chacun, sans se soucier du reste produit le malheur commun. »
        C’est là, la grande erreur de l’idéologie libérale, l’individualisme forcené, finit par provoquer le malheur économique, social et environnemental. Et au final c’est la liberté elle même qui est menacée, ainsi que la possibilité d’atteindre au bonheur individuel.
        On ne peut être libre et heureux, dans un monde d’injustices, d’individualisme effréné et devenu inhospitalier.
        Tout comme le socialisme scientifique a mené à la suppression des libertés et au saccage de l’environnement en URSS, le libéralisme scientifique est en train de nous conduire à la suppression des libertés et au saccage de l’environnement mais à l’échelle mondiale cette fois. Et ce faisant il menace à moyen et long terme la survie de l’humanité.
        Avec le recul historique et si rien ne change dans la course folle qu’il a impulsé, il pourrait devenir responsable d’horreurs encore plus énormes, que sont adversaire maintenant défunt.

    5. http://www.youtube.com/watch?v=kjVg10-NDPc

      « Le documentaire Awakening de Douglas Malette retrace les différents niveaux de développement au cours de l’histoire humaine. Il est aussi une synthèse du fonctionnement économique mondial : son histoire, ses implications et ses dérives. Qu’est ce qu’est réellement l’économie mondiale? Que faire pour changer les choses? La révolution technologique ayant éradiqué la rareté, le syst… »

      Un élément de réponse, 32minutes de documentaire.

    6. @ michel lambotte 23 août 2012 à 20:07

      Je n’ai jamais parlé de communisme que je considère aussi mal adapté que le capitalisme

      Est-ce une raison pour ne pas en parler ? Il y a-t-il des mots interdits dans les échanges d’idées entre hommes réellement libres ? Quand je vois écrit :

      La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

      N’est-ce pas judicieux d’évoquer le plus important des autres systèmes économiques qui ait été testé pendant 70 ans et à grande échelle suffisamment grande et récente, pour être significative ? C’est ce que j’ai fait :

      Pensez-vous que sous le règne de l’anticapitalisme communiste, il n’y a pas eu aussi des erreurs graves à l’exemple de la mer d’Aral ?

      En disant cela, j’ai voulu montrer que la destruction de la planète n’était pas l’apanage du capitalisme. J’ai aussi montré que même avec des prêts sans intérêt, on peu aussi détruire la planète. C’était dans ma réponse à Paul Jorion ici :
      http://www.pauljorion.com/blog/?p=36384#comment-352683

      J’aurais tendance à penser, que c’est essentiellement la consommation du « non renouvelable » qui détruit la planète et que, par conséquent, il n’est nul besoin d’impliquer les prêteurs, les « capitalistes » et les taux d’intérêt pratiqués pour détruire la planète.
      Même à taux d’intérêt nul, le fait de mettre du capital en action pour consommer ou pour investir dans une filière qui exige la consommation de non renouvelables, détruit la planète.

      De plus, je n’ai pas impliqué le communisme dans le débat sur la destruction de la planète en disant « votre communisme » alors que vous avez qualifié le capitalisme de « votre capitalisme ». Alors je ne vois pourquoi cela vous gêne, comme si je vous avais piqué à vif.
      Vous ne tenez pas du tout compte de ma requête.

      De grâce cher Michel, ne tombons pas dans la personnalisation et l’opposition stérile. Je vous recommande de faire l’effort de « nous » imaginer, vous et moi et d’autres, comme des observateurs du monde et de son mécanisme, chargés de l’analyser, de comprendre comment il fonctionne et de voir ce qu’il est possible de faire pour qu’il continue à tourner compte tenu des problèmes qu’il rencontre.

      Êtes-vous donc en désaccord avec cette proposition, alors qu’il y a quelques jours vous vantiez les vertus des échanges, pour faire progresser, lorsqu’il y a de grandes différences d’approches ?

      Allez Michel, croyez-moi, je ne manque pas plus ou moins d’arguments que vous quand, pour toute solution, vous en appelez à un nouveau paradigme, sans rien pouvoir en définir.
      Plus nous parlons, plus l’esquisse de ce qu’il conviendrait de faire se précise dans mon esprit. C’est dire que loin de manquer d’arguments, c’est l’inverse qui est en train de se produire.

      Mais à quoi bon énoncer ce qui pourrait être la solution ? L’important c’est que le plus grand nombre finisse par le découvrir de lui-même, par la logique, par la raison, par la réflexion, hors de la passion et des croyances pseudo scientifiques développées par certains. Beaucoup ont des visées politiques allant dans le sens des luttes et des oppositions stériles des uns contre les autres (à l’exemple de ce qu’a fait Marx) dont ils espèrent tirer des profits personnels.

      Bien cordialement.

  24. merci macarel de cette analyse
    monde ouvert et fini (notre planete), pour reprendre votre expression, effectivement
    le changement de cadre et « nous » , sommes en gestation , le processus en cours doit aller encore plus vers le chaos , pour qu il puisse emerger , pour que l eveil se fasse
    pour le moment c est ma vision des choses

  25. Le partage équilibré, comme il a pu l’être durant les « Trente Glorieuses » du fait de la volonté politique exprimée qui résultait elle même des rapports de forces sociales et de l’expérience des années de guerres, doit être rechercher impérativement maintenant et sans attendre.
    Ce repartage prend en compte non seulement la richesse produites mais aussi l’apport de l’informatique en terme de qualité et de productivité.
    Autrement dit l’activité lucrative doit être partagée et s’il est nécessaire de travailler moins de 35 heures pour que tous est accès à la richesse produites alors travaillons moins pour gagner plus… et c’est tant mieux puis que ça permettra de travailler gratuitement à des taches choisies passionnantes.
    J’ai entendu parler de cela, entre autre, durant les dernières semaines par un candidat très cultivé et magnifique orateur.

    1. travaillons moins pour gagner plus

      Ce serait encore mieux si l’on faisait déjà respecter les principes fondamentaux de la déclaration de Philadelphie (10 mai 1944, approuvée par Franklin Delano Roosevelt)

      a) le travail n’est pas une marchandise;
      b) la liberté d’expression et d’association est une condition indispensable d’un progrès soutenu;
      c) la pauvreté, où qu’elle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous;
      d) la lutte contre le besoin doit être menée avec une inlassable énergie au sein de chaque nation et par un effort international continu et concerté dans lequel les représentants des travailleurs et des employeurs, coopérant sur un pied d’égalité avec ceux des gouvernements, participent à de libres discussions et à des décisions de caractère démocratique en vue de promouvoir le bien commun.

      Tout en étant conscient que la richesse à partager n’est pas infinie.
      Car notre bonne vielle Terre est finie, et les ressources primaires fossiles, non renouvelables, gratuites (car c’est la nature qui les a produites), sur lesquelles nous avons fondé nos modes de vie « à l’américaine » sont en quantité limitée.
      Elles ne « nous » (« nous », les 7 milliards d’être humains, sans doute 10 milliards en 2050) permettraient de vivre comme des américains qu’un siècle au plus, tout en produisant des dégâts irréversibles sur la biosphère, sur le plan climatique, mais aussi à cause des pollutions chimiques et nucléaires.

  26. Ce que dit Paul est formidable :

    La croissance est nécessaire pour payer les intérêts (cf. le Pacte de stabilité – Règle d’or). Tant qu’il y aura des intérêts à payer, vous ne pourrez pas éliminer la nécessité d’une croissance. La destruction de la planète est une implication logique du capitalisme.

    Je suis d’accord avec cette vision.
    Pourquoi restez vous uniquement un blogueur, posteur de billets et d’idées alors que vos adversaires détruisent la planète ? N’êtes-vous qu’un naïf pour croire changer les choses avec quelques mots, quelques livres. Le temps des analyses est révolu Paul ! Posez votre stylo ! Soyez courageux, osez devenir un révolté, engagez-vous frontalement, radicalement, systémiquement dans la lutte, l’insurrection, la révolte, les coups. Croyez en l’hypothèse révolutionnaire, la seule capable de changer le cours de l’Histoire. Levez le bras. Fermez le poing. Serrez les dents. Et livrez bataille. Nous sommes des milliers prêts à vous suivre. Ce n’est pas des billets qu’il faut envoyer. Ce sont des coups de pied aux culs et de grosses baffes dans la gueule. A qui ? Vous voulez une liste ?

    1. @ Fred
      Relisez les évangiles.
      « Et le germe s’est fait chair ».

      Il faut d’abord faire germer des idées, ce qu’on essaye de faire ici.
      S’il y en a plusieurs il faut trier le bon grain de l’ivraie, ce que l’on tente également de faire ici.
      Ensuite il faudra convaincre. Convaincre et encore convaincre.
      Alors et seulement si besoin est, assurés de notre bon droit (je dirais plutôt de notre bon sens) nous monterons éventuellement à l’assaut des récalcitrants.

      C’est comme ça que je vois les choses.

    2. Plutôt que d’être de milliers a suivre quelqu’un , on devrais être des milliards a changer de paradigme économie.
      Et pour cela il faut comprendre que le système monnaie-marchand basé sur la croissance et la rareté n’est plus pertinent.
      Un changement majeur doit d abord intervenir au niveau de valeurs et croyance sociale autour desquels s’organise notre civilisation.

      L’univers se fou de savoir si ce que l’on fait est bien ou mal, l’univers est régie par des lois physique. Si on utilise mal ou pas cette outils qu’est la science, on a de mauvais résultat pour nous, mais les lois de l’univers reste inchangé.

      Une réflexion pour comprendre doit intervenir dans la conscience globalement de tous, pour arrivé a une civilisation différente.

      Hélas, même si la réflexion a commencer pour certain, peut on encore compris, et beaucoup sont perdu par la distraction perpétuelle, du boulot métro dodo, du spectacle média-politique permanent, par les soucis d’argent, ou de santé, ou de famille, car le stress je trouve est très palpable chez la plupart des gens.

      Le monde est un théâtre, ou les gens souris et souffre en silence pour leurs majorité, ou la plupart détourne le regard quand il voie un SDF, et soit trouve des excuse comme, c’est un étranger, un alcoolique, ou un mec bizarre, car regarde la misère en face cela fait peur.

      Le cerveau fait en permanence de l’identification au autre (neurone miroir), ce qui nous permet a la base de lire les émotions des uns des autres, et aussi ce qui nous plonge en voyant le spectacle du monde dans la peur permanente, mais si on l’enfouit profondément,.

      C’est un traumas réelle, qui des effets sur la société, maladie psy ou physique, comportement violent prédateur ou autre, destruction, déstructuration de la conscience humaines et du monde physique, etc.

      C’est une course sans fin a la survie, alors que il y a largement de quoi donner un très haut de vie a tout les habitants de la planète, grâce a l’accroissement de la science et de la technologie, et cela sans pollué, en devenant une civilisation planétaire durable.

      La civilisation humain connais un changement majeur dans sont fonctionnement, la partie technologie et science a largement progressé, et est prête a relevé tout les défis que nous avons.

      Nous restons coincé pour le moment car le changement majeur dans la compréhension collective du monde, de notre capacité a l’organiser, de la plupart des citoyen de la planète ne fait que commencer.

      Êtes vous prés?

    3. N’êtes-vous qu’un naïf pour croire changer les choses avec quelques mots, quelques livres

      Tout commence par des mots et des livres. Depuis 30 ans tous nos droits sont bafoués parce qu’on a laissé nous confisquer la parole au profit du profit et du consumérisme.

    4. Levez le bras. Fermez le poing. Serrez les dents. Nous sommes des milliers prêts à vous suivre.

      Tout une époque. Le fameux disque 33 (tours) d’où sort un chant franchement incongru : bêêêê bêêêê bêêêê !
      « Le troupeau en marche », c’est le titre d’un morceau mille fois repassé.

    5. A FRED :  » Celui qui veut bâtir une maison s’occupe d’abord d’une solide charpente.  » (Seu-Ma-Ts’ien)

    1. C’est excellent, ça dure 10 minutes, c’est sur la manière dont – d’après un spécialiste de Chevreuse – les marchés et Bruxelles prévoient l’avenir de Hollande, mais SVP dites en quelques mots à quoi correspondent vos liens ! (pensez au moins au boulot que ça implique pour le modérateur…)

      P.J. y avait consacré un billet

  27. Vendredi 27 avril 2012 :

    Un appel franco-allemand d’économistes pour une sortie paisible de l’euro.

    Bruno Bandulet, Rolf Hasse, Wilhelm Nölling, Karl Albrecht Schachtschneider, Wolf Schäfer, Dieter Spethmann, Joachim Starbatty,

    Alain Cotta, Jean-Pierre Gérard, Roland Hureaux, Gérard Lafay, Philippe Murer, Michel Robatel, Jean-Jacques Rosa.

    http://www.marianne2.fr/Un-appel-franco-allemand-d-economistes-pour-une-sortie-paisible-de-l-euro_a217204.html

    1. « Je ne comprends pas ce que fait un libéral comme Wilhelm Nölling avec ces Français, plutôt portés sur le protectionnisme, s’étonnait le correspondant parisien d’un des principaux quotidiens allemands, le Frankfurter Allgemeine Zeitung… »

      …la présence parmi les signataires du projet de sortie de l’euro de Dieter Spethmann, l’ancien patron de Thyssen. Un peu comme si Serge Dassault s’était publiquement prononcé pour une sortie de la monnaie unique.

      Techniquement le projet […] ressemble comme deux gouttes d’eau à l’implémentation de la marche vers l’euro telle qu’elle fut menée à la fin des années 90 mais à l’envers.

      Voilà, c’est un paisible miracle. Ils ont trouvé la pierre philosophale contre l’irréversibilité de la flèche du temps. C’est par là la sortie, qu’ils disent, fins prêts au grand saut dans le vide.

  28. Toute politique inquiète du futur de nos enfants devrait être inspirée (très modestement et selon bibi), par les considérations suivantes:

    Soit nous avons envie que l’aventure humaine se prolonge encore – soyons vraiment fous – sur quelques millénaires, soit nous nous en foutons (c’est sans doute le sentiment le mieux partagé)

    Dans la deuxième hypothèse, on va l’appeler nihiliste (à l’instar de notre civilisation actuelle), nous continuons notre « business as usual ». Dans ce cas pas de problème, l’humanité ne durera pas plus de deux siècles. En tout cas elle sera en grand péril de ne pas survivre aux deux prochains siècles.

    Si par une folie sans pareil, il nous venait l’envie de vouloir survivre au delà des deux prochains siècles (Une envie de futur comme dirait Ségolène), alors il faudra tenir compte des considérations suivantes:

    Nous n’avons qu’une Terre, et sans doute pour toujours. Je rappelle que la recherche fondamentale en sciences, patine sévèrement depuis plus de 50 ans et que cela est dû à ce que la science a intégré dans son corpus, le fait qu’il y a des limites intrinsèques à ce que nous pouvons connaître (Théorème de Gödel, mécanique quantique, théorie du chaos, impossibilité ou en tout cas très grande difficulté à faire la synthèse des théories de l’infiniment petit et de l’infiniment grand)
    Que notre technique dont nous sommes si fiers, est en grande partie basée sur des théories déjà anciennes, comme celle de Newton (pour le moins en ce qui concerne les moyens de transport). Et qu’elle ne nous permet pas d’envisager de nous « évader » du système solaire.
    Que dans ce système solaire il n’y a pas d’autre planète habitable.
    Que nous sommes soumis aux lois de la thermodynamique, et en particulier à son fameux deuxième principe. Principe qui rend irréversible les transformations d’une forme d’énergie, en une autre. Pour être simple: on ne « brûle » qu’une fois un litre d’essence dans le moteur de notre voiture, pour le reste on augmente le désordre de l’environnement en produisant la forme la plus dégradée de l’énergie: la chaleur. D’où le réchauffement climatique, bien que dans ce cas là ce soit un peu plus compliqué, car c’est la production de gaz à effet de serre qui prédomine dans l’augmentation de la température globale de la planète.
    Notre intérêt bien compris, voudrait donc, si nous n’étions pas si inconscients, de prendre le plus grand soin de notre jardin terrestre.
    Or que faisons nous, comme des héritiers à la tête brûlée, nous dilapidons sans compter, le seul capital qui vaille, celui que mère nature nous a légué gratuitement en héritage.
    Il serait grand temps d’arrêter de se comporter comme si l’énergie était abondante et peu chère pour toujours. Inutile de rappeler que les énergies fossiles sur lesquelles nous avons fondé nos modes de vie actuels sont en quantité limitée et polluent.
    Il serait temps d’arrêter de penser que la science et la technique vont tout résoudre. La mise au point de la fusion nucléaire contrôlée, pose depuis 50 ans des problèmes scientifiques et techniques qui ne seront pas surmontés avant longtemps, si en étant optimistes, ils finissent par l’être. L’énergie nucléaire de fission, c’est régulièrement Tchernobyl ou Fukushima, pas très avenant…
    Il serait urgent de favoriser, l’émergence d’une conscience collective globale.
    Sans quoi, il sera difficile de ne pas considérer que nous aurons été une espèce particulièrement stupide et le mot est faible.
    Nous n’aurons même pas eu à subir l’impact d’une météorite pour disparaître, comme les dinosaures.
    Nous aurons nous mêmes, fabriqués « notre météorite ». Quelle summum dans l’échelle de l’évolution !!!
    Mais soyons humbles, ni la Terre, et encore moins le Cosmos ne nous pleureront.

    1. Dans Sciences&Vie de mai 2012 il y a un article sur les pénuries de 26 matières en voie de raréfaction (du cuivre au dysprosium en passant par le phosphore et l’hélium.) Chaque cas particulier est discutable (comme l’est celui du pétrole) parce que les marchés ne peuvent s’intéresser qu’aux ressources qui sont rentables à court terme, mais l’ensemble donne une bonne idée de la manière dont les choses se passent.

      Si vous n’avez aucune idée du coût en énergie des allers-retours entre la terre et l’espace vous pourrez ensuite tenter de reprendre espoir avec les solutions (a priori farfelues) auxquelles songent Space Adventures, Planetary Resources Inc., la NASA et des capitalistes aussi respectés que les « billionaire luminaries, including Google’s CEO Larry Page and executive chairman Eric Schmidt, former Microsoft chief architect Charles Simonyi, and Ross Perot Jr » (j’en passe): http://www.wired.com/wiredscience/tag/asteroid-mining/

  29. fred,

    … les sevices de contrôle font-ils leur travail? ils font ce qu’ils peuvent …

    De quels sévices parles-tu ? 😉

    Blague à part, tu m’as l’air remonté à bloc, ça fait plaisir.
    Peut-être que le temps où la machine infernale sera enfin démontée n’est plus si loin, moyennant quelques soubresauts, difficilement évitables bien entendu ….
    Le mode d’emploi du démontage de ladite machine existe, on le doit à un certain Jorion, grand spécialiste des cas difficiles. Manquent plus que les circonstances favorables et un peu de sens politique.

    Sentirais-tu venir des temps nouveaux ?

    1. @PY,

      c’est l’inconscient qui devait être aux manettes!
      Des temps nouveaux…il faudrait voir sur la durée. En tout cas, il semble que depuis 6 mois, a émergé une volonté de « durcir le ton » envers qui tu sais. A cause du calendrier électoral, en raison de contraintes budgétaires toujours plus fortes, ou bien peur de réactions populaires? Opération de communication? Un peu de tout ça, sans doute.
      Quelques orientations fiscales semblent faire sens (limitation de la déductibilité de certaines charges financières). Maintenant, c’est au citoyen-électeur de faire connaître ses doléances aux candidats en cette matière. Les services de contrôle ne peuvent qu’appliquer les textes dont ils disposent.
      Bien à toi

  30. Que pensent nos distingués amis PJ et FL de ce pavé dans la marre de l’euro ???????

    —————————————————————————- :

    Appel aux gouvernements d’un groupe d’experts économiques français et allemands réunis à Düsseldorf 27 avril 2012

    “Was die Stunde hat geschlagen, sollst du deinem Volke sagen“
    [Quand l’heure a sonné, tu dois avoir le courage de le dire à ton peuple]

    Heinrich Heine

    Treize ans après le lancement de l’euro, il est patent que non seulement cette expérience n’a tenu aucune de ses promesses, mais même que sa poursuite risque de déboucher sur le chaos.

    Au lieu de la prospérité, un ralentissement de la croissance dans tous les pays de la zone, avec un important volant de chômage.

    Au lieu de la rigueur, dix années d’augmentation irresponsable des dépenses publiques et des dettes souveraines, qu’une génération de sacrifices ne suffirait pas à apurer.

    Au lieu d’une meilleure intégration économique, des déséquilibres entre les pays qui s’aggravent chaque jour. Les pays d’Europe du Sud, Grèce, mais aussi Portugal, Espagne, Italie, et même France voient leur compétitivité se dégrader depuis dix ans de manière continue. Asséchant le pouvoir d’achat des uns, cette situation fait obstacle à la croissance des autres et donc au développement du marché unique.

    Au lieu d’un rapprochement des peuples, une animosité croissante entre créanciers et débiteurs.

    Au lieu d’un progrès de la démocratie, des décisions venues de haut imposées à des peuples qui les refusent.

    Les plans successifs destinés à « sauver l ‘euro » sont vains car ils ne s’attaquent, d’ailleurs avec peu d’effet, qu’aux seuls déficits publics et non à ce qui est racine du mal : la propension différente des pays à l’inflation. La seule solution serait la déflation des prix dans les pays déficitaires : or une telle opération n’a jamais réussi nulle part (ex : l’Allemagne de 1930, la France de 1934).

    Poursuivant un objectif qu’elle n’atteindra de toutes façons pas, l’Europe est entraînée dans une spirale de récession qui, s’agissant du premier marché mondial, inquiète la planète toute entière.

    À cette récession s’ajoute le risque d’inflation, d’autant qu’en violation de ses statuts, la Banque Centrale Européenne ne voit d’autre issue, pour prolonger l’euro, qu’un recours massif à la création monétaire au bénéfice des banques, trop heureuses de l’aubaine.

    Il est tout aussi illusoire d’espérer organiser une « Europe des transferts », qui exigerait le transfert durable de centaines de milliards d’euros vers les pays en difficulté, revenant à une collectivisation des déficits publics. Solution refusée par les peuples que l’on voudrait mettre à contribution tout en n’offrant aucun espoir de redressement aux plus mal en point.

    Cet acharnement thérapeutique, qui ne vise que le court terme, ne pourra éviter l’accélération des secousses qui touchent non seulement la sphère financière mais aussi l’économie réelle.

    S’il n’y est pas rapidement mis fin, l’expérience de la monnaie unique se terminera de la manière la plus dramatique : détérioration de la situation économique, explosion du chômage, désordres sociaux, montée des extrémismes, résurgence d’anciens conflits, destruction de l’État de droit : les pays de l’Europe deviendraient ingouvernables.

    L’Union européenne ne saurait demeurer la marionnette des oligarchies financières qui visent la destruction de la base même de nos existences. N’est-il pas honteux de les voir soumettre les pouvoir politique et économique au gré de leurs intérêts ?

    Il est clair que seules des dévaluations et réévaluations réelles, adaptées à la situation de chaque pays, pourront mettre fin aux déséquilibres entre eux et, par-là, rétablir la croissance. L’histoire nous offre de nombreux exemples de ruptures d’unions monétaires : il en ressort que non seulement il est possible de les gérer de manière ordonnée sur les plans politique et économique, mais aussi qu’elles se sont révélées bénéfiques, et cela au bout de quelques mois seulement.

    C’est pourquoi les économistes allemands et français signataires, réunis à Lyon en octobre 2011 et à Düsseldorf en avril 2012, appellent leurs gouvernements respectifs à convenir et à proposer aux autres États membres de l’Union européenne, de mettre fin à l’expérience de la monnaie unique et, à cet effet, de prendre sans délai les mesures suivantes :

    – remplacer l’euro par de nouvelles monnaies nationales disposant de l’ensemble de leurs prérogatives dans chacun des États, sachant que certains pays pourront passer des accords bilatéraux ou multilatéraux pour mettre en commun leur monnaie ;

    – créer un nouveau système monétaire européen, comportant une unité de compte européenne, égale à la moyenne pondérée des unités monétaires nationales ;

    – afficher d’emblée les parités souhaitables des monnaies nationales vis-à-vis de cette unité de compte européenne, calculées de façon à limiter la spéculation, restaurer la compétitivité de tous les États, assurer des échanges équilibrés entre eux et résorber du chômage ;

    – veiller, en s’appuyant sur un Institut monétaire européen, à ce que les taux de change réels des monnaies nationales soient ensuite stabilisés, à l’intérieur d’une marge de fluctuation à déterminer ;

    – convertir dans chaque pays l’ensemble des prix et salaires intérieurs ainsi que les avoirs bancaires sur la base de un euro pour chaque unité de monnaie nationale ;

    – convertir, selon la même règle, les dettes publiques de tous les pays de l’euro en leur nouvelle monnaie nationale ;

    – convertir les créances et dettes privées internationales dans l’unité de compte européenne.

    Le règlement des dettes publiques et privées pourra faire l’objet de négociations bilatérales, entre créanciers et débiteurs, à partir des deux règles de base énoncées dans les deux précédents alinéas.

    Dans ce contexte, une même priorité doit être donnée aux politiques nationales, celle de développer et d’adapter toutes les forces productives, afin d’accroître la productivité de l’ensemble de l’Europe.

    La coopération des institutions responsables doit permettre de réussir une transition en bon ordre.

    Cette transition doit être la plus courte possible : elle ne pose pas de problèmes techniques majeurs. Les nouvelles règles doivent être affichées clairement. Il sera demandé aux États de veiller, en s’appuyant sur leurs Banques centrales nationales, désormais autonomes, à ce que la transition décidée n’entraîne aucune déstabilisation du système financier européen et lui donne même les moyens de contribuer activement au retour de la croissance.

    En lançant cet appel, les économistes allemands et français signataires souhaitent ardemment contribuer, par leur expertise et leur engagement, à la relance de la construction européenne sur des bases rénovées et réalistes, en même temps qu’au redressement économique de l’Europe.

    Le 27 Avril 2012.

    Bruno Bandulet, Rolf Hasse, Wilhelm Nölling, Karl Albrecht Schachtschneider, Wolf Schäfer, Dieter Spethmann, Joachim Starbatty,

    Alain Cotta, Jean-Pierre Gérard, Roland Hureaux, Gérard Lafay, Philippe Murer, Michel Robatel, Jean-Jacques Rosa.

    1. Je ne suis pas un distingué économiste ce qui me permet de penser que le libéralisme allemand essaye de se mettre un certain souverainisme français dans la poche alors que le vent tourne en Allemagne.

    1. Comment faire pour caser ensemble l’Europa et la parcellisation/stratification des sociétés, en réponse à la mondialisation, que vous sembliez réclamer ?

      La création de l’Europa n’est d’ailleurs qu’une mise en application partielle du programme fédériste de Joseph Archer dont Besson s’est fait le propagandiste, programme qui prévoit entre autres la création des « États Fédérés d’Europe » et la suppression des barrières douanières et qui se termine par cette phrase : La France, ainsi, ayant résolu tous ces problèmes nationaux, ayant un idéal international, pourra être véritablement la reine de la paix.

      1. @ Mor
        Euro, Europa, fédérisme, fédéralisme. Juste pour dire qu’il a eu de tout temps des utopistes.

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